Mobilisation parisienne pour la baisse des prix ans les DROM
Le samedi 11 janvier, les “ultramarins” vivant en France sont venus manifester dans les rues de Paris afin de protester contre la vie chère. Pour beaucoup d’entre eux, c’était le moment de faire part de leur colère, mais aussi de leur sentiment d’abandon par les institutions. Justice est allé à leur rencontre.
“Baissez, baissez les prix !”, c’est le slogan que les Parisiens pouvaient entendre dans les rues de la capitale française. Ce samedi 11 janvier, l’association “Karayib Rassemblement” a appelé à manifester contre la vie chère et les injustices dans la Caraïbe. Flambeaux et drapeaux en main, plus de 200 personnes ont bravé le froid glacial de cette soirée où le thermomètre affichait à peine 1 degré.
La manifestation est partie de Montparnasse en direction des Invalides. Ils étaient de Martinique, de Guadeloupe et même de Guyane, tous étaient présents pour exprimer leur soutien pour leurs compatriotes restés dans la Caraïbe. “Il est crucial de rester solidaires et de mobiliser encore plus de monde pour faire avancer le mouvement”, exprime Bertrand Vaudran, manifestant originaire du Vauclin en Martinique.
Un fort sentiment d’abandon
Au sein de la foule, un sentiment d’abandon par l’État, mais aussi par certains élus se faisait nettement ressentir. Plusieurs personnes mettaient en avant le fait qu’aujourd’hui, les ultramarins sont, selon eux, “invisibilisés”. “À chaque fois que nous faisons part de ce que nous vivons ou que l’on parle d’injustice, on nous traite d’enfant gâté”, regrette Bazin André, membre du collectif “Ultramarins Doubout”. “Les politiques ne doivent jamais oublier qu’ils sont élus grâce à leurs peuples, ils doivent se battre pour nous.”
Cette manifestation se fait au lendemain de la parution d’une enquête de Libération concernant les comptes du Groupe Bernard Hayot. Dans celle-ci, on pouvait lire que le groupe réaliserait entre 18% à 28% de marge nette sur ses ventes de véhicules, soit trois à quatre fois celles pratiquées en métropole. “Tout cela, on le savait déjà en réalité…”, reprend le militant. “L’article qui est sorti, c’est en réalité pour informer les hexagonaux.” De son côté, le groupe GBH a réagi en affirmant que la source du journal était “diffamatoire”.
Malgré la forte émotion qui marquait la mobilisation, certains militants déploraient le manque de participants. Pourtant, les antillais en région parisienne, ce n’est pas ce qui manque, selon eux. Certains estiment qu’il faut élargir les stratégies de communication, par exemple en affichant des posters dans les entreprises antillaises, comme les restaurants ou les magasins. Ils espèrent ainsi que le mouvement s’étende et incite d’autres personnes à les rejoindre au cours du temps, « ultramarins » ou non.
Thibaut Charles