L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 27 novembre, une proposition de loi portée par La France insoumise (LFI) visant à instaurer une tarification postale unique entre la France et les pays dits d’Outre-mer. Ce vote, obtenu grâce à 195 voix, marque une avancée significative pour les habitants, confrontés depuis des années à des prix postaux supérieurs à ceux de la France.
Depuis le 5 novembre, Jean-Philippe Nilor, député martiniquais de LFI, avait présenté les textes que le groupe défendrait lors de sa niche parlementaire du 27 novembre. Parmi eux, la proposition sur la péréquation tarifaire des produits postaux, notamment les colis, afin d’assurer un prix unique sur l’ensemble des territoire français, pays dits d’Outre-mer inclus. Pour Nilor, il s’agit d’un enjeu d’égalité et de justice sociale. Les colis y sont beaucoup plus chers, aggravant le phénomène de vie chère. Il estime également que cette mesure devrait mobiliser les députés des pays dits d’Outre-mer au sein de l’hémicycle et tester la capacité de la République à assurer l’égalité sur tout le territoire.
Des écarts tarifaires dénoncés
Le rapporteur du texte, le député réunionnais Perceval Gaillard, a rappelé que les tarifs postaux sont 30 à 40 % plus élevés dans les Outre-mer, des territoires déjà touchés par la précarité et le chômage. Pour lui, ces différences constituent une atteinte au principe d’égalité devant le service public. Anne Le Hénanff, ministre déléguée au Numérique et à l’Intelligence artificielle, a reconnu la légitimité de cette préoccupation, tout en alertant sur le coût supplémentaire estimé à 50 millions d’euros pour La Poste et sur les fragilités juridiques du texte. Elle a rappelé qu’un projet de loi plus global contre la vie chère dans les pays dits d’Outre-mer sera prochainement examiné.
Un bras de fer avec le Rassemblement national
L’examen de la proposition de loi a été marqué par un affrontement avec le RN et ses alliés de l’Union des droites pour la République (UDR), qui avaient déposé près d’une centaine d’amendements pour ralentir le débat. Après une suspension de séance, le RN a accepté de retirer une grande partie de ces amendements, permettant le vote. Jean-Philippe Nilor et d’autres députés des pays dits d’Outre-mer ont dénoncé l’instrumentalisation politique de cette question, accusant le RN de les utiliser comme variable d’ajustement politique. Pour LFI, cette adoption constitue également une victoire politique, ayant permis de surpasser l’extrême droite, selon Jean-Hugues Ratenon (LFI, La Réunion).
Une avancée pour les pays dits d’Outre-mer
Le texte a été adopté à l’unanimité des suffrages exprimés : la gauche y compris les communistes, et le RN ont voté pour, le camp gouvernemental s’est abstenu. Pour les élus, il s’agit d’une étape essentielle vers une véritable égalité dans l’accès aux services publics, un signal fort après des années de surcoûts postaux pour les habitants des des pays dits d’Outre-mer.
La rédaction

