La rentrée du SERMAC, prévue pour la mi-novembre, restait totalement incertaine. Mercredi 12 novembre, lors d’une nouvelle assemblée générale, les agents ont confirmé que les ateliers culturels demeuraient à l’arrêt, malgré l’annonce officielle de la municipalité d’ouvrir les inscriptions le week-end suivant. En cause : l’attente d’un audit externe sur les conditions de travail, réclamé depuis plus d’un an.
Le préavis de grève déposé par la CGTM-SOEM arrivait à son terme le 12 novembre, mais les agents refusaient toute reprise tant que le rapport d’audit ne leur avait pas été remis. Ils ont pu consulter le document jeudi 13 novembre, puis prévu une nouvelle rencontre le lendemain au Grand Carbet pour l’analyser collectivement, accompagnés de juristes. Selon les représentants du personnel, les conclusions confirment l’existence de risques psychosociaux importants et de dysfonctionnements organisationnels persistants. Les agents exigaient qu’un véritable cadrage soit mis en place, via la réunion du comité de pilotage, de la F3SCT et du CST, avant de reprendre une activité normale.
Un an de crise sociale
Depuis plus de douze mois, le SERMAC traverse une succession de conflits : droit de retrait collectif, suspensions répétées d’ateliers, annulation du spectacle du 21 mai, tensions récurrentes autour du management et du manque de communication. Si les équipes avaient accepté de participer au Festival de Fort-de-France par attachement au public, elles dénonçaient toujours un malaise profond au sein de la structure.Le syndicat pointe également une forme d’opacité : l’audit, déjà connu des élus, n’avait pas été communiqué aux agents avant cette semaine. Pour ces derniers, cette absence de transparence a nourri les tensions et renforcé la perte de confiance.
La municipalité affirme que la reprise est engagée
À l’inverse, la mairie défendait, dès le début de semaine, l’idée d’une reprise “déjà en cours”. Selon Annie Chandey, élue à la culture et présidente du SERMAC, les animateurs et stagiaires étaient mobilisés et les inscriptions des 15 et 16 novembre constituaient une étape préparatoire habituelle.Une version rejetée par les agents, qui affirmaient que rien n’avait réellement redémarré sur le terrain.
Une avancée après une rencontre avec la mairie
La situation a évolué après une réunion de deux heures le 13 novembre au soir , entre le personnel et le directeur général des services (DGS) de la ville. Les agents ont annoncé être rassurés : selon eux, les deux cadres pointés dans l’audit pour un management problématique n’ont plus, à ce stade, d’autorité sur le personnel. Le DGS aurait assuré reprendre la main sur l’organisation interne du SERMAC. Ces garanties ont permis aux agents de valider la tenue des inscriptions pour la saison 2025-2026, prévues samedi 15 et dimanche 16 novembre. Toutefois si les salariés acceptent d’avancer, ils préviennent que la vigilance reste de mise. Les risques psychosociaux et les situations de souffrance au travail relevés dans l’audit doivent désormais être traités en profondeur. Toute dérive ou provocation, selon eux, entraînerait immédiatement un nouveau blocage.
M.C le 15/11/2025