Manuel Valls a été le premier ministre du président socialiste François Hollande
Manuel Valls est un homme politique français. Né à Barcelone en 1962, naturalisé français en 1982, le jeune homme commence tôt sa carrière politique, entre ancrage local et responsabilités nationales.
À l’ombre des cabinets ministériels, Manuel Valls s’initie aux arcanes du pouvoir aux côtés de Michel Rocard, Premier ministre, puis de Lionel Jospin. Tenant de la deuxième gauche dans les années 1980, il intègre rapidement le parti socialiste et s’installe en Île-de-France. Dans le Val-d’Oise, Manuel Valls prend la tête de la fédération socialiste puis dans l’Essonne, il devient maire d’Evry et député au début des années 2000. Fort de cette double légitimité et de son expérience d’élu de terrain, Manuel Valls porte des revendications qui le placent à la droite du PS. Sécurité, assistanat, retraites, immigration, le jeune député se met à dos plusieurs dirigeants du parti qui le trouvent trop proche de l’UMP. Manuel Valls va jusqu’à demander que le PS change de nom pour être plus près des réalités actuelles.
Convaincu qu’il a un destin tracé, il se présente aux primaires socialistes pour la présidentielle de 2012, puis appelle à voter François Hollande. En tant que porte-parole de la campagne, il se rend indispensable au candidat. Après la victoire du socialiste, Manuel Valls devient ministre de l’Intérieur et le 31 mars 2014 il est nommé premier ministre de François Hollande. Le 5 décembre 2016, il annonce sa candidature aux primaires de la gauche en vue de l’élection présidentielle de mai 2017 et démissionne de son poste de premier ministre. Le 6 décembre 2016 il céde son portefeuille à Bernard Cazeneuve. Le 23 janvier 2017, il arrive en deuxième position aux primaires, derrière Benoît Hamon avec 31,2% des voix. Le 29 janvier 2017, il est battu au second tour des primaires par Benoît Hamon. Le 23 décembre 2024, il est nommé ministre des Outre-mer dans le gouvernement de François Bayrou.
Manuel Valls est “une personnalité un peu kamikaze”, estime François Bayrou. “C’est une personnalité pour laquelle j’ai de l’estime (…), naturellement en conflit avec la gauche”, mais “j’aime bien les personnalités audacieuses ou qui acceptent de prendre des risques”, ajoute M. Bayrou.
“Mais, surtout”, le premier ministre estime que les outre-mer sont “l’une des questions les plus lourdes pour notre pays”. “Ce sont des sociétés qui sont très fragiles, très fracturées, souvent très déstabilisées, et qui ont le sentiment qu’on ne s’occupe pas d’elles”, dit-il. D’après lui, c’est “la première fois dans l’histoire” que le ministre des outre-mer a le statut de ministre d’État, et est deuxième de la liste du gouvernement, ce qui représente, insiste François Bayrou, l’importance qu’il confère à ces territoires.
Le premier ministre assure que, derrière cette nomination, il n’y a pas d’ “histoires de marchandage” visant à ne pas être censuré par la gauche au Parlement. Manuel Valls est le huitième titulaire du poste depuis l’élection d’Emmanuel Macron, en 2017.
Source : Voici, Le Figaro
L’Humanité (23/12/2024) : Manuel Valls, ministre des Outre-Mer
Pendant longtemps candidat à tout (ou presque), il avait disparu des radars mais le voici de retour au gouvernement. Manuel Valls, ancien premier ministre de François Hollande retrouve un poste de ministre : celui de ministre des Outre-Mer. Un lot de consolation pour l’ancien premier ministre de François Hollande qui enchaîne les échecs politiques : battu à la primaire socialiste en 2017, rétamé aux municipales à Barcelone en 2019, balayé dès le premier tour des élections législatives en 2022 sous la bannière de La République en marche, Manuel Valls aura tenté de revenir, encore et encore. Jusqu’à en devenir une blague sur Internet.
Le “socialiste” est l’artisan du virage à droite du quinquennat Hollande lorsqu’il était ministre de l’Intérieur : il autorise les forces de l’ordre à porter leur arme en dehors de leur service, soutient l’armement de la police municipale et plaide en faveur d’un élargissement de la légitime défense pour les policiers. Celui qui fait la cour à la Macronie depuis 2017 arrive enfin à ses fins. Preuve que le camp présidentiel est à court de remplaçants. Il prend la tête d’un ministère clé dans un moment inflammable le chaos à Mayotte suite au passage du cyclone Chido, auquel s’ajoutent le mouvement contre la vie chère en Martinique et la situation toujours tendue en Kanaky – Nouvelle- Calédonie après les révoltes contre le dégel du corps électoral plus tôt cette année.