C’est un raz-de-marée travailliste qui a déferlé sur le Royaume-Uni à l’issue des élections législatives anticipées convoquées le jeudi 4 juillet par le premier ministre conservateur Rishi Sunak.
En effet, avec au moins 408 sièges sur les 650 que compte la Chambre des Communes – l’équivalent de l’Assemblée nationale française – les Travaillistes détiennent beaucoup plus que les 326 députés nécessaires pour leur assurer la majorité absolue. Après 14 années d’exercice ininterrompu du pouvoir, une valse de premiers ministres et un Brexit aux conséquences désastreuses pour l’économie du pays, les conservateurs ont été laminés. C’est même, avec seulement 136 députés élus contre 365 dans la précédente assemblée, leur pire défaite depuis le début du XXe siècle, soulignent les commentateurs.
Conformément à la tradition, c’est au chef de file des Travaillistes, Keir Starmer, que le roi Charles III a confié le poste de Premier ministre et a chargé de former le nouveau gouvernement. Cette écrasante victoire des travaillistes a été rendue possible par le fait que leur leader s’est appliqué assouplir leur programme afin de le rendre acceptable par les milieux financiers britanniques en écartant les représentants de l’aile gauche de sa formation. C’est le sort qu’il a réservé à son prédécesseur Jeremy Corbyn qui a pourtant été élu en se présentant en indépendant. Quant aux libéraux (centristes), avec 66 députés, ils redeviennent la troisième force politique du pays en prenant la place des nationalistes écossais qui ont subi un cuisant revers en ne remportant que 8 sièges contre 56 auparavant. A noter que, pour la première fois, avec quatre sièges, l’extrême droite britannique fait son entrée à Westminster, le Parlement.
Mais avant même sa prise de fonction, le premier ministre a reconnu que sa tâche ne sera pas difficile : “Je ne vous promets pas que ce sera facile. Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour changer un pays. Cela demande un travail difficile, un travail patient, un travail déterminé”, a-t-il prévenu. En effet, depuis la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne, le pays traverse une grave crise économique et sociale qui a plongé un nombre croissant de britanniques dans la pauvreté.
GE