Une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), publiée le 31 décembre 2024 et signée Philippe Clarenc et Clément Guillo (Insee Flash Martinique N° 212), porte sur la valeur ajoutée et le taux de marge réalisés par les entreprises marchandes martiniquaises durant l’année 2022, hors secteur agricole et financier.
C’est ainsi qu’en 2022, les entreprises marchandes martiniquaises, génèrent un chiffre d’affaires de 16,4 milliards d’euros. Elles dégagent une valeur ajoutée de 3,9 milliards d’euros. Elles enregistrent un taux de marge de 37,7 %. Le secteur des services marchands affiche le taux de marge le plus élevé. Justice avait publié les résultats de l’année 2021 dans son numéro 50 du 12/12/2024 : “En 2021, l’économie martiniquaise a dégagé 3,3 milliards de valeur ajoutée et 1,2 milliard de profit brut sur un chiffre d’affaires hors taxe de 13,6 milliards d’euros”. Par conséquent, en 2022 la valeur ajoutée a augmenté de 18,2 % et le chiffre d’affaires de 20,6 % par rapport à 2021.
Une économie dominée par le secteur tertiaire et le commerce
En 2022, la Martinique comptait 31 800 entreprises, dont 29 000 structures indépendantes et 2000 filiales implantées localement (900 étant détenues par des entreprises hors de la région).
Globalement, elles ont généré un chiffre d’affaires (CA) de 16,4 milliards d’euros. “Dans le commerce, les ventes s’élèvent à 8,1 milliards d’euros en 2022, soit 49 % du CA des entreprises de Martinique. Le commerce représente en effet le premier secteur économique de la région. Dans les autres secteurs, les entreprises produisent des biens ou des services, qu’elles vendent. La production vendue s’élève à 8,4 milliards d’euros et représente 51 % du CA total”, est-il précisé.
Dans le commerce, les entreprises achètent des produits qu’elles revendent sans transformation. Ces ventes s’élèvent à 8,1 milliards d’euros en 2022, soit 49 % du CA des entreprises de Martinique. Le commerce représente en effet le premier secteur économique de la région. Donc près de la moitié des entreprises en Martinique ne créent pas de la valeur réelle.
Les mêmes entreprises ont dépensé 12,8 milliards d’euros en consommations intermédiaires. Celles-ci se décomposent en 6,3 milliards d’euros d’achats de marchandises, 2,2 milliards d’euros d’achats de matières premières et 4,3 milliards d’euros d’autres achats et charges intermédiaires.
Selon Insee Flash Martinique n° 212, la différence entre la production globale et les consommations intermédiaires des entreprises mesure la valeur ajoutée (VA). La VA créée par les entreprises martiniquaises s’élève à 3,9 milliards d’euros en 2022. Le rapport entre cette richesse dégagée et le chiffre d’affaires donne un taux de valeur ajoutée moyen de 23,4 % pour l’ensemble des entreprises de la région. Ce qui est une richesse créée relativement faible.
Des profits bruts en augmentation de 25 % en 2022
Les charges de personnel constituent la première composante du partage de la valeur ajoutée, soit 60,8% et une enveloppe de 2,3 milliards d’euros. Ces charges couvrent les traitements et salaires bruts versés aux salariés, ainsi que les cotisations sociales correspondantes. Après déduction des impôts notamment, reste l’excédent brut d’exploitation (EBE) aux chefs d’entreprise, soit 1,5 milliard d’euros (37,7% de la VA), pour investir et rémunérer le capital. C’est le profit brut. Il était de 1,2 Milliard d’euros en 2021, soit une substantielle augmentation de + 25 % en 2022.
En 2022, les charges de personnel des entreprises martiniquaises représentaient plus de deux tiers de leur valeur ajoutée.
Des marges qui varient en fonction du secteur
Le taux de marge des entreprises martiniquaises s’élève à 37,7%. Les services marchands affichent le taux de marge le plus élevé (42,5 %), suivies de celles de l’industrie (37,2 %) et du commerce (34,1 %). Le secteur de la construction présente quant à lui le taux de marge le plus faible (20,7 %). Le secteur de la construction présente quant à lui le taux de marge le plus faible (20,7 %).
En 2022, le taux de marge des entreprises françaises était de 31,7 %, soit 6% de moins qu’en Martinique. Rappelons que le taux de marge représente le partage du profit (EBE) entre le capital et le travail. En Martinique, il est plus profitable pour le capital.
AG et MC