Santé: une crise “sans précédent” menace des millions de personnes en Afrique

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L’Afrique est confrontée à une “crise financière sans précédent” qui pourrait entraîner deux à quatre millions de décès supplémentaires par an, a alerté le 3 avril l’agence sanitaire de l’Union africaine (Africa CDC). 

Les membres de l’Union africaine se sont engagés en 2001 à allouer au moins 15 % de leurs budgets nationaux à la santé, mais seuls trois pays — le Rwanda, le Botswana et le Cap-Vert — ont atteint ou dépassé cet objectif, a indiqué l’Africa CDC dans un rapport. 

Le continent est confronté à une crise multiforme, de nombreux pays étant aux prises avec des dettes colossales et confrontés à d’importantes réductions de l’aide de la part des États-Unis et d’autres pays occidentaux. 

Cette situation survient également alors que les urgences de santé publique se multiplient, avec l’apparition d’épidémies de variole, d’Ebola, de choléra et d’autres maladies. 

“Sans action décisive, l’Africa CDC prévoit que le continent pourrait perdre deux décennies de progrès en matière de santé, faire face à 2 à 4 millions de décès évitables supplémentaires chaque année et à un risque accru d’émergence d’une pandémie interne”, indique le rapport. 

“En outre, 39 millions d’Africains supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2030 en raison de chocs sanitaires et économiques interdépendants,” selon le texte intitulé “Le financement de la santé en Afrique à une nouvelle ère”

Le rapport souligne la forte dépendance de l’Afrique à l’égard du soutien extérieur : plus de 90 % des vaccins, des diagnostics, médicaments et produits de santé essentiels utilisés sur le continent sont importés, ce qui rend les pays vulnérables aux chocs des chaînes d’approvisionnement mondiales. 

“Il ne s’agit pas seulement d’une crise sectorielle, c’est une menace existentielle pour la résilience politique, sociale et économique de l’Afrique, ainsi que pour la stabilité mondiale”, indique également le texte. 

L’Africa CDC appelle à une “stratégie à trois piliers” comprenant davantage de financements nationaux, des “financements innovants” pour lever davantage de fonds, tels que de nouvelles taxes sur les voyages aériens et l’alcool, et des projets d’infrastructure financés par un mélange de capitaux publics et privés. 

Source : Journal de Montréal

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