Les navettes maritimes n’ont pas pris le large depuis le 28 juin, alors que la société Blue Lines a pris les rênes de la nouvelle délégation de transport maritime le 1er juillet. À l’origine, les employés sont en grève illimitée au motif du non-respect des clauses d’un protocole d’accord signé en avril dernier dans le cadre de l’ancienne délégation. Une situation qui met à nouveau à mal le transport maritime intercommunal.
Les explications de Blue Lines
Dans un communiqué daté du 4 juillet, la société Blue Lines estime ne pas avoir à respecter les accords signés par l’ancien délégataire : “Blue Lines n’est pas signataire de ce protocole et seuls les signataires de ce dernier peuvent le mettre en application”.
Visiblement, il n’y aurait pas eu de communication avec les représentants des salariés, alors que la société annonçait vouloir mettre en place un dialogue social de proximité : “Aucune information ne nous a été communiquée quant à la situation des salariés par leurs représentants. Nous n’avons pu que constater l’absence des salariés à leur poste, ce que nous regrettons alors même que nous démarrons une nouvelle délégation de service public avec un nouveau projet de service”.
Une nouvelle vision
La société informe avancer sur la nouvelle offre de service qu’elle souhaite mettre en place, “en espérant une reprise d’activité et des solutions trouvées rapidement sur l’arrêt des salariés”. Des recrutements sont en cours pour renforcer les équipages, “dès le 1er juillet 2024, nous avons mis en oeuvre les recrutements qui seront nécessaires au renforcement des équipages pour passer de deux navigants à trois navigants (capitaine, mécanicien et matelot) par vedette. Cette action forte permettra de renforcer la sécurité à bord et le confort des passagers”.
La CGTM estime que le nouveau délégataire “hérite du conflit”
Daniel Bonheur, représentant du syndicat CGTM, espérait des discussions plus poussées avec le nouveau délégataire : “Il devrait y avoir une période de tuilage assez conséquente pour discuter de la nouvelle DSP. On ne peut pas reprendre une société à moins d’une semaine du marché, sans au préalable avoir discuté avec le personnel”. Il poursuit sur les motifs de la mobilisation : “La grève en elle-même c’est pour le non-respect du protocole signé par Martinique Transport et l’ancien délégataire, mais forcément Blue Lines hérite du conflit puisque c’est eux qui sont là maintenant. Et aujourd’hui, ils sont en train de faire comme si de rien n’était, alors qu’ils sont au courant que nous sommes en grève”. Il déplore “le mauvais comportement du nouveau délégataire”.
Une situation qui risque de durer alors que les usagers espéraient un nouveau service à la hauteur des annonces faites par la nouvelle société. Une utilisatrice des navettes s’était confiée à l’annonce de la reprise : “Bienvenue à cette nouvelle entreprise, j’espère que tout ce que vous avez prévu voie le jour. Je trouve génial de votre part de donner aux jeunes qui sont à l’école maritime de Trinité leur chance”.
C.H (5/07/2024)