Plénière CTM du 19 décembre : Les élus ont voté un budget en baisse

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Didier Laguerre présente le rapport sur la tenue dʼun nouveau congrès


Jeudi 19 décembre, les élus de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) se sont réunis en séance plénière, en salle Camille Darsières de l’Hôtel de Plateau Roy. Les élus se sont penchés sur les 30 dossiers prévus à l’ordre du jour, dont 4 rajoutés en procédure d’urgence. Parmi les points principaux, il y avait la programmation d’un nouveau congrès des élus, l’attribution de dispositifs financiers mais surtout le vote du budget de la CTM pour 2025.

Un congrès des élus prévu le 28 février 2025

Après la présentation des dossiers de la conseillère exécutive Séverine Ternon, Didier Laguerre rejoint l’hémicycle et présente le rapport 26 sur la Convocation du congrès des élus de Martinique. Le dernier congrès a eu lieu le 29 novembre 2023. Le prochain devrait avoir pour ordre du jour “l’examen des mesures à introduire dans le projet de loi d’orientation et de développement de la Martinique”. Une proposition de congrès qui vient à la suite de la crise sociale qui frappe la Martinique depuis le 1er septembre 2024 et les revendications contre la vie chère. Chef de file du Gran Sanblé, Daniel Marie-Sainte a immédiatement rappelé au rapporteur et au Président de l’Assemblée Lucien Saliber que son groupe n’a pas cessé de proposer la tenue d’un nouveau congrès : “Le congrès est le lieu le plus adéquat pour qu’il y ait un débat entre élus, les parlementaires, les 34 maires […] C’est le seul lieu prévu pour débattre et élaborer un projet pour notre pays”, explique Daniel Marie-Sainte. Il évoque sa déception sur le fait qu’il n’y ait pas eu de concertation avec les maires, notamment pour la suppression de l’octroi de mer sur certains produits : “On a déjà supprimé l’octroi de mer. Cette décision unilatéralement prise sans concertation avec les 34 maires, sans une analyse faite au congrès qui a été prise ici. Nous avons voté contre […] je demande à voir qu’il n’y ait aucune perte”.
Quant à Jean-Philippe Nilor, le chef de file de Ansamb Pou Péyi Nou , il a proposé à Serge Letchimy d’inviter le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).
Lors du vote, il y a eu 36 votes pour et 6 abstentions, celles des membres du groupe de la Martinique Ensemble. Membre de LME, Kora Bernabé explique le vote de son groupe : “Nous sommes ok sur le principe, mais nous n’avons pas assez de précision sur le contenu des demandes prévues dans cette loi d’orientation.”

“Un budget de résistance” ? Non, “un budget de misère”

Le conseiller exécutif Arnaud René-Corail a présenté le budget pour l’année 2025. Le montant du budget Principal s’élève à 1 420 152 189€. Les recettes fiscales représentent 769,8M€ du budget, tandis que les dotations de l’Etat sont de 143,9M€. Concernant les dépenses, celles de fonctionnement concernent 69,9%, soit 989,3M€. Marie-Hélène Léotin (GSPM) s’est exprimée sur le budget. Elle évoque “la maltraitance” du Conseil Économique, Social Environnemental de la Culture et de l’Éducation de Martinique (CE-SECEM). Le Conseil n’a pas pu donner d’avis sur le budget présenté à cause de la transmission tardive des documents : “Ce sont des gens sérieux. Ils ont des commissions qui doivent se réunir avant que la plénière ne prenne une décision sur le budget. D’autant plus qu’ils avaient 3 rapports à analyser. Il fallait leur donner un certain temps. Ils n’auraient pas pu faire 3 pages pour dire que les délais ne sont pas suffisants et qu’ils n’émettent pas d’avis. Ça doit nous alerter”.
Elle dénonce également le traitement réservé aux associations dans le budget : “J’ai des craintes lorsque je regarde votre budget. Je souhaite que les associations sociales qui ont fait leurs preuves depuis des années, qui sont aidées chaque année, […] je souhaite que ces associations continuent à être aidées au même niveau d’aides reçues en 2024”.
Daniel Marie-Sainte, au nom de l’opposition Gran Sanblé, a dénoncé les retards dans le paiement des aides aux étudiants. S’agissant du budget primitif 2025, il a souligné l’écart entre les annonces médiatiques de réalisations et l’absence ou l’insuffisance des financements inscrits. Le seul poste du budget qui augmente est la dette, a-t-il relevé. Et il a montré que la capacité de désendettement est passée à plus de 11 ans. Daniel Marie-Sainte a critiqué vertement l’externalisation de la plupart des projets vers des satellites SPL (société publique locale) MAE et SPL mobilités qui n’ont que peu de moyens techniques et qu’il faudra doter d’honoraires au détriment des services techniques territoriaux qui disposent d’ingénieurs et techniciens de haut niveau qu’il faudra continuer de payer. Cela est du “gaspillage de fonds publics” a-t-il fustigé ? Le BP 2025 est en recul de 62 M€ a chiffré DMS. Enfin il a énuméré les baisses de crédits en investissement et en fonctionnement de divers postes de dépenses : enseignement-formation professionnelle-apprentissage, Transports, action économique, culture-vie sociale-jeunesse-loisirs, santé-action sociale, octroi de mer. Il a conclu que ce n’était pas un “budget de résistance” comme allégué, mais un “budget de misère”. Il a annoncé que le Gran Sanblé ne voterait pas le BP 2025. Après plusieurs interventions entre le PCE et l’opposition, le budget a été adopté. Les élus du groupe majoritaire de l’Allians, de LME ont voté pour. Les membres du Gran Sanblé ont voté contre, tandis que José Mirande (GS), Justin Pamphile (GS), Aurélie Nella (A2PN) et Jean-Philippe Nilor (A2PN), se sont abstenus.

Le point sur les autres dossiers

Lors de la séance plénière de ce jeudi 19 décembre 2024, l’Assemblée de Martinique a voté l’octroi d’une aide financière de 50 000 € au fonds de solidarité pour Mayotte, suite au passage du cyclone Chido qui a causé des dégâts considérables, laissant de nombreuses familles dans une situation de détresse. Les élus de l’Assemblée de Martinique se sont prononcés favorablement sur la création de deux dispositifs destinés, dès 2025, à soutenir les entrepreneurs et dynamiser les TPE/PME locales : un fonds de prêts d’honneur à taux zéro et un fonds régional de garantie en partenariat avec Bpifrance. Ces outils financiers structurants pour le territoire mobiliseront le soutien du fonds FEDER sur la programmation 2021-2027. Le Fonds Régional de Garantie vise à améliorer l’accès des entreprises au crédit bancaire en offrant une couverture de garantie pouvant aller jusqu’à 70 % du montant du prêt, contre 40 % habituellement. Cette couverture complémentaire est de nature à faciliter la prise de décision des banques locales. Le second dispositif à déployer courant 2025, le Fonds de Prêts d’Honneur, s’adresse spécifiquement aux porteurs de projets qui créent, développent ou reprennent une entreprise.

J-PM (20/12/2024)

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