Le Président du Conseil Exécutif demande plus de gendarmes en Martinique
10 tonnes de cocaïne saisies depuis le début de l’année, 24 homicides commis dont 17 par arme à feu en 2024 et 7 homicides d’ores et déjà commis en 2025. Pour Serge Letchimy la situation est urgente. Dans un courrier adressé à François Bayrou, le 28 février dernier, le Président du Conseil Exécutif Serge LETCHIMY a sommé l’État de mettre en place des actions résolues, rapides, impitoyables et sévères contre la prolifération des armes et des stupéfiants en Martinique. Celles qui sont prioritairement attendues sur le terrain sont :
- Le renforcement des effectifs de la Police, de la Gendarmerie Nationale, des Douanes, de la Justice et de l’Administration pénitentiaire ;
- L’installation des radars côtiers tant attendus ;
- L’installation de scanners permettant le contrôle systématique des conteneurs au Grand Port Maritime de Fort-de-France ;
- L’installation de scanners pour le contrôle des passagers au départ de l’aéroport ;
- L’organisation d’une véritable coopération en matière de sécurité et de justice entre la France et les pays d’origine et de transit des produits stupéfiants et des armes.
En janvier 2025, le sénateur et président de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France Jérôme Durin alertait déjà sur ces mêmes problématiques :
“Pour faire face à cette situation, l’État peine à apporter une réponse efficace […] La Guyane et les Antilles jouent un rôle central dans le narcotrafic, en servant de zone de transit, de stockage pour la drogue destinée à l’Europe. Les saisies de stupéfiants y ont fortement augmenté, atteignant des niveaux alarmants ces dernières années.”
En 2024, sur les 54 tonnes de cocaïne saisies dans les pays dits d’Outre-Mer et la France, 60% l’ont été sur le seul territoire de la Martinique, soient 32 tonnes. Serge Letchimy déplore cette situation inquiétante :
“Au-delà des chiffres et des faits, c’est le tissu socio-économique et la cohésion sociale de la Martinique qui sont mis en péril. L’insécurité, la peur et la désespérance minent nos efforts de développement et plongent la population dans le désarroi. Malgré quelques efforts engagés ces dernières années et ces derniers mois, le retard pris par l’État a permis aux trafiquants de renforcer leur ancrage dans les territoires et d’internationaliser leurs activités affaiblissant d’autant plus une réponse pénale dépourvue des moyens requis et qui tarde à se manifester. L’État est en toute conscience en train de vider un océan avec une cuillère à soupe”. (Extrait du courrier adressé au Premier ministre).
Le Président du Conseil Exécutif appelle le Gouvernement à assurer la sécurité des Martiniquais face à “un péril qui nous guette” et entend adosser les actions régaliennes de l’État à un “plan jeunesse” pour l’insertion professionnelle de plus de 2500 jeunes.
M.C