Mort de François, le pape qui a bousculé l’Église

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Le pape François, le 11 octobre 2017, au Vatican | DPA/ABACA 

Pauvreté, écologie, paix, migrants et réforme de la Curie auront été les préoccupations essentielles de Jorge Mario Bergoglio, François, 266e pape de l’Église catholique romaine. Il est mort le lundi de Pâques, à l’âge de 88 ans. 

Jusqu’au bout, il a voulu tenir son rôle, en prononçant le dimanche de Pâques, à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, le message Urbi et Orbi. François y souhaitait notamment “la lumière de la paix pour la Terre Sainte et pour le monde entier”. La Corse et Marseille ont été parmi ses derniers voyages sur les bords d’une Méditerranée qu’il qualifiait de “cimetière”. À Ajaccio, le 15 décembre 2024 – à Paris, on venait d’inaugurer la réouverture de Notre-Dame –, le pape François lançait un appel vibrant à la paix “pour tout le Moyen-Orient et entre les peuples russe et ukrainien”

C’est en juillet 2013 sur l’île de Lampedusa qu’il avait fait son premier déplacement. Tout un symbole au plus fort de ce qu’on appelait alors la “crise des migrants”. Ce fut un séjour papal chargé d’images et de paroles marquantes. On parlait presque de révolution dans l’Église catholique apostolique romaine. 

Après le renoncement de Benoit XVI, ce 13 mars 2013, d’aucuns ne misaient pas grand-chose sur le règne de François au pontificat. 

Un pionnier dans l’Église 

Dans l’histoire de la papauté, François fut le premier à plusieurs titres. Premier non Européen, premier du continent américain, premier jésuite, et parlant mal l’italien. Il vivait loin des arcanes du Vatican et était un inconnu. 

Âgé de 76 ans, Jorge Mario Begoglio avait déjà de sérieux problèmes de santé et il ne correspondait pas vraiment aux codes de la maison. 

Né à Buenos Aires en Argentine le 17 décembre 1936, Jorge Mario Begoglio est mort ce lundi 21 avril 2025. Ce fils d’un père comptable, immigré italien, avait fait des études de chimie avant d’entrer en séminaire diocésain et d’être ordonné prêtre le 13 décembre 1969 dans la Compagnie de Jésus. 

Après une parenthèse au Chili, où il fait des études de lettres, il obtient un diplôme de philosophie, puis enseigne dans divers collèges de Buenos Aires. En 1992, il est nommé par le pape Jean-Paul II évêque auxiliaire de la capitale argentine, puis archevêque primat d’Argentine en 1998 et cardinal en 2001. 

Dès les premiers instants de son pontificat au Saint-Siège, il imprime sa marque. D’abord par le choix de son nom saint François d’Assise, ce protecteur des pauvres, proche de la nature et qui avait choisi une vie sobre, limite ascétique. Il se débarrasse des signes de “richesse” en arborant souvent une simple soutane blanche. 

Le Pape du Sud global 

François aura également invité l’Église romaine, trop occidentale à son goût, à regarder davantage vers le sud et les périphéries. 

Pour lui, l’Église appartient autant aux pays en voie de développement qu’aux pays dits riches. Aussitôt dit, aussitôt fait, le premier conseil des cardinaux qu’il met en place dès 2013 représente tous les continents. Il compte seulement deux Européens sur huit. Il s’emploiera à nommer un plus grand nombre de cardinaux d’Asie ou d’Afrique. 

“J” avec l’Humanité. 

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