Le cyclone Beryl, d’une rare violence, a causé au moins 9 morts et des dégâts matériels considérables à travers les Caraïbes. Alors que la saison cyclonique 2024 vient à peine de commencer, cet ouragan a battu plusieurs records. Touchant les îles Grenadines et la Jamaïque en catégories 5 et 4 respectivement, Beryl a provoqué des destructions majeures.
L’ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais observé
Le lundi 1er juillet 2024, Beryl a atteint la catégorie 5 juste avant de traverser le sud de l’Arc Antillais et de frapper de plein fouet les Grenadines, établissant ainsi un record de précocité pour le bassin Atlantique. L’ancien record a été détenu par l’ouragan Emily le 17 juillet 2005.
Les scientifiques expliquent cette intensification rapide par des températures exceptionnellement élevées de l’eau de mer, atteignant parfois 30°C au nord de l’Amérique du Sud à la fin de juin 2024. Ces températures élevées ont servi de carburant aux systèmes tropicaux, permettant à Beryl de passer de la catégorie 1 à la catégorie 4 en seulement 24 heures.
La côte caraïbe de la Martinique durement touchée
La Martinique a été particulièrement touchée par la houle générée par Beryl. Du nord au sud, la côte caraïbe a subi d’importants dégâts matériels. Les riverains, les municipalités et la Collectivité Territoriale de Martinique se sont mobilisés pour réparer les ravages causés par la marée destructrice. Au Prêcheur, un habitant a vu sa maison emportée par la houle, parvenant de justesse à se réfugier chez sa voisine. Les restaurateurs du Carbet ont également été durement touchés, perdant tout leur matériel.
La digue du port de pêche de Case-Pilote a été endommagée, rendant son usage impraticable. Les pêcheurs de la côte ont vu leurs équipements détériorés par la houle, certains prenant des risques considérables pour tenter de sauver leurs embarcations. Les villes des communes de Schoelcher, Fort-de-France, Sainte-Luce, Les Anses d’Arlet, Diamant et Sainte-Anne ont été envahies par la mer, le sable, la vase ou encore les algues sargasses, transformant le paysage en un spectacle de désolation au début des vacances scolaires.
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle sollicitée
Serge Letchimy a sollicité la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle au nom de l’ensemble des communes, soulignant l’ampleur des dégâts et les besoins urgents de la population. « Cette mesure permettra de mobiliser rapidement les dispositifs d’indemnisation et de soutien nécessaires pour aider les habitants à surmonter cette épreuve et à engager la reconstruction. Il est crucial que les compagnies d’assurances interviennent sans délai pour indemniser les sinistrés et financer les travaux de reconstruction », a-t-il justifié.
Les Grenadines et la Jamaïque humainement touchées

L’ouragan Beryl a touché les Grenadines le 1er juillet 2024, alors qu’il était un puissant système de catégorie 4 avec des vents atteignant 230 km/h. Les dommages ont été considérables, notamment à Carriacou, où presque aucune habitation n’a échappé aux destructions. Le bilan humain fait état d’au moins 7 victimes sur les îles Grenadines.
Le 3 juillet 2024, Beryl est passé au sud de la Jamaïque en catégorie 4, produisant des rafales maximales de plus de 200 km/h. La Jamaïque, épargnée par les ouragans ces dernières années, a enregistré au moins 2 victimes et de nombreux bâtiments endommagés. Les pluies abondantes ont également provoqué des inondations importantes, touchant la capitale Kingston.
Beryl a également touché le Mexique
Après la Jamaïque, Beryl s’est dirigée vers le Mexique, touchant terre dans l’État du Quintana Roo dans la nuit du 5 juillet 2024. Bien que rétrogradé en catégorie 2, il a engendré des vents violents et des pluies abondantes, causant des dégâts significatifs.
Une solidarité massive de la Martinique
Dès le 2 juillet, plusieurs initiatives ont été mises en place pour aider les îles du sud. La préfecture, la Croix-Rouge, la CTM et les professionnels des croisières aux Antilles se sont mobilisés pour collecter des dons et les acheminer vers les populations sinistrées. De l’eau, de la nourriture, des produits de première nécessité et du matériel de construction ont été envoyés.
L’observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévu fin mai que la saison s’annonçait « extraordinaire », avec la possibilité de quatre à sept ouragans majeurs de catégorie 3 ou plus. Une prévision qui semble se vérifier avec Beryl, ayant déjà battu des records d’intensité et de précocité.
Autrement dit, les mesures de prévention et de précaution sont plus que jamais nécessaires.
C.H