Grève du 2 décembre : à quoi fallait-il s’attendre en Martinique ?

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La veille (lundi 1er décembre), la CGTM a organisé la mobilisation du 2 décembre

Alors que la France a connu, mardi 2 décembre, une journée de mobilisation à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires contre le budget d’austérité du gouvernement. La Martinique, s’est elle aussi, organisée pour faire entendre sa voix. Entre perturbations dans les écoles, rassemblements syndicaux et revendications sociales, le territoire a pleinement participé à ce mouvement interprofessionnel.

La veille de la grève, la CGTM et plusieurs de ses syndicats de base (Eaux et assainissement, Santé, Commerce) ont tenu une conférence de presse à la maison des syndicats. L’objectif : clarifier les raisons de la mobilisation et préparer la journée du lendemain.

Le secrétaire général de la CGTM, Gabriel Jean-Marie, a rappelé qu’il s’agissait d’une grève de 24 heures, destinée à rassembler l’ensemble des travailleurs martiniquais concernés par les mesures prévues dans le projet de budget 2026. Selon lui, la Martinique avait tout lieu de s’associer à l’appel général : “Il y a un mouvement qui a été initié par la CGT en France avec deux autres syndicats, Solidaires et la FSU. La CGT Martinique a trouvé tout naturel d’appeler les travailleurs de Martinique à s’associer à ce combat. Puisque ce sont les mêmes dispositions qui vont frapper autant les travailleurs français, guadeloupéens, guyanais que martiniquais. C’est une grève de 24 heures […] C’est un mouvement interprofessionnel pour nous.  Le préavis que nous avons déposé, nous l’avons bien dit que ça couvre l’ensemble des agents de la fonction publique, les salariés qui sont affectés dans des entreprises ayant une mission de services publics et, comme vous le savez, dans le privé il n’y a pas de préavis à donner.

Il a également insisté sur l’importance du débat collectif : “Une manifestation, ce n’est pas seulement aller dans la rue. C’est aussi discuter, échanger et préparer la riposte.”

Des revendications larges

contre un budget d’austérité

Les syndicats ont dénoncé un ensemble de mesures jugées défavorables aux classes populaires :

– Augmentation des jours de carence

– Suppression de jours fériés et allongement du temps de travail

– Révision du Code du travail

– Baisse du remboursement de certains médicaments

– Suppressions de postes dans la fonction publique, notamment dans l’Éducation et la Santé

– Gel des salaires et blocage des pensions

– Hausse des franchises médicales

– Absence de négociations salariales dans plusieurs branches

Pour Louis Maugée ce mouvement est un moyen de conserver les acquis sociaux de ces dernières années : “Comme Bayrou l’avait annoncé, c’est une année blanche qu’ils nous ont promis…C’est-à-dire pas d’augmentation de salaire, pas d’augmentation des minima sociaux, recul du système de retraite, recul du système de la prise en charge de l’emploi, puisqu’on se rend compte que France Travail, va également devoir faire reculer le droit des salariés. Nous sommes en train de conserver les conquis du temps passé, et c’est très important, c’est très important de ne pas louper cette étape-là. Parce que nous sommes soumis après à la dégringolade de tous nos droits, de tout ce qui nous a été acquis. […] Donc nous résistons.” Pour un autre partisan de la CGTM Patrick Celot, logisticien à la SAUR et délégué syndical, les récentes luttes résonnaient directement avec ce mouvement. Il a rappelé que les salariés martiniquais avaient obtenu difficilement des solutions après plusieurs mois de grève. Il a également estimé que les politiques gouvernementales continuaient de profiter aux plus fortunés au détriment des petits salariés.

Rassemblements et perturbations dans les écoles

Le matin du 2 décembre, la mobilisation s’est organisée autour d’un rassemblement fixé à 8 h 30 devant l’Agence régionale de santé (ARS), avant un départ prévu vers la Maison des syndicats à 10 heures.

Dans les communes, les conséquences ont été immédiates :

Schoelcher : restauration scolaire, garderie et accueil périscolaire non assurés.

Sainte-Marie : services de restauration et de garderie perturbés.

François : 7 écoles sur 11 fermées, seules quelques structures ont maintenu un accueil complet.

Les familles ont dû s’adapter, notamment en prévoyant une prise en charge anticipée des enfants dès la fin des cours.

Même si la mobilisation est restée relativement modeste, à Fort-de-France, près de 150 personnes se sont rassemblées à la Maison des syndicats à l’appel de la CGTM. Les organisations syndicales s’étaient rassemblées pour dénoncer un budget 2026 jugé insuffisant et mettre en avant des inégalités persistantes, alors même que le projet était en discussion au Parlement. Malgré cette mobilisation annoncée, la participation est restée limitée, tant en France qu’en Martinique. Plusieurs secteurs étaient toutefois représentés : agriculture, commerce, services postaux, agents territoriaux, santé, ONF ou encore personnel de conciergerie.

MC Le 02/12/2025