Grève à la CTM : les syndicats lèvent leur préavis après des avancées majeures sur la titularisation

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Les agents de la CTM étaient prêts à bloquer les sites, s'il n'obtenaient pas gain de cause

Après plusieurs mois de tensions sociales, les syndicats de la CTM ont finalement levé leur préavis de grève le mardi 2 décembre, à l’issue d’une rencontre avec Serge Letchimy. Un protocole de fin de conflit a été signé, comprenant notamment un plan de titularisation de plus d’une centaine de contractuels et des engagements sur les horaires et les effectifs dans les établissements scolaires.

Selon la CGTM-FSM-CTM et UPCTM–UNSA Territoriaux, plusieurs revendications formulées lors des mobilisations de 2024 n’ont jamais été suivies d’effets : titularisation des contractuels dans les établissements scolaires, rétablissement des effectifs dans le secondaire, organisation du temps de travail, conditions d’exercice, revalorisation des primes. Autant de dossiers bloqués qui alimentaient la colère. Pour Hugo Meslien, secrétaire général de l’UPCTM–UNSA Territoriaux, il était important de clarifier les choses et d’apporter des solutions : “Nous sommes là, dans le cadre d’un mouvement de clarification. Nous avons nos agents qui travaillent en collège, en lycée, depuis un certain nombre d’années, et qui attendent leur titularisation. Il y en a qui sont là depuis plus de 6 ans, voir 7 ans, et qui pensaient avoir leur titularisation. La promesse était de les titulariser en 2024. Là, on termine 2025, et on ne sait pas encore si ça se fera. Donc on a voulu mobiliser un certain nombre de personnels, et surtout le président pour que ça soit public, que ce soit dit publiquement, si c’est se sera en janvier 2026.

Agents à bout : horaires, réorganisations et burn-out

Lors de la réunion, de nombreux agents ont exprimé leur lassitude face à ce qu’ils qualifient de décisions prises “dans leur dos”. Les horaires restent l’un des points les plus conflictuels. Les syndicats dénoncent une baisse drastique des jours de congés et de RTT : “on est passés de 45 jours à 30 jours effectifs pour une durée hebdomadaire identique”, rappelle Hugo Meslien, qui estime que les agents “n’en peuvent plus”.

Marie-Claire comptable et agent administratif pour la CTM décrit une situation de travail tendue, où les agents ont le sentiment de ne pas être entendus : “Nous avions bien laissé ce temps à l’administration pour mettre en place tout ce qu’il fallait mettre en place, pour faire avancer des points notamment sur les ATEE (Adjoint technique des établissements d’enseignement), l’organisation du temps de travail… Nous avions effectivement eu plusieurs réunions (…) Ce qui nous a été proposé a été plus ou moins validé en CST, mais sans prendre en compte nos demandes. Notamment les amendements et les interrogations de l’ensemble des agents. À ce jour, nous avons l’impression que l’administration veut essayer de forcer pour pouvoir dire qu’elle a fait. Nous ne sommes pas d’accord avec cette méthode de travail. Nous voulons encore nous retrouver autour de la table pour pouvoir faire valoir les droits des agents qui, avec cette organisation-là, seront plus ou moins délaissés.” Selon Marie-Claire, les méthodes employées par l’administration créeraient involontairement une ambiance “anxiogène” auprès des agents.

Une rencontre décisive avec Serge Letchimy

Mardi 2 décembre les syndicats ont finalement été reçus par le président du Conseil exécutif. À l’issue de cette entrevue, jugée constructive, un protocole de fin de conflit a été signé.

Le préavis de grève déposé la veille (lundi 1er décembre) a donc été levé. La principale avancée concerne l’annonce d’un plan de titularisation portant sur plus d’une centaine de contractuels, prévu pour entrer en vigueur à partir de janvier 2026. Une mesure particulièrement attendue dans une collectivité où environ 350 agents restent sous contrat. Selon Hugo Meslien, secrétaire général de l’UPCTM–UNSA Territoriaux, cette décision constitue un soulagement après des années de précarité. Il rappelle que la disparition des contrats aidés, anciennement attribués en nombre par l’État, a entraîné la perte d’environ 900 postes, accentuant les besoins de recrutement pour assurer le fonctionnement des services, en particulier dans les établissements scolaires.

Le protocole prévoit également la prise en compte de plusieurs points revendiqués, notamment :

– L’ajustement de l’amplitude horaire de travail des agents,

– Le renforcement des équipes dans les collèges et lycées, où les difficultés d’effectifs étaient devenues récurrentes.

Ces engagements doivent désormais être suivis d’une mise en œuvre concrète, que les syndicats disent vouloir surveiller de près. Si cette rencontre a permis de désamorcer le conflit immédiat, les organisations syndicales restent vigilantes. Elles attendent que les mesures annoncées se traduisent sur le terrain et restent prêtes à relancer la mobilisation en cas de blocage.

M.C le 2/11/2025