Élections législatives : L’union des forces de gauche portée par une dynamique des forces populaires

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Le vendredi 21 juin, après quatre jours d’intenses discussions entre les quatre principaux représentants de la coalition rassemblant la France insoumise, le Parti socialiste, Europe-Écologie/les Verts et le Parti communiste français, ils ont présenté leurs principales mesures visant à en finir avec la politique antisociale de Macron et à ranimer la flamme de l’espoir chez les plus démunis. Une volonté de tourner la page du macronisme et qui se veut en rupture totale avec les mesures brutales de régression sociale imposées par le président-Jupiter. Les principaux objectifs que se sont fixés les partenaires de la nouvelle union étant la revalorisation du pouvoir d’achat, la protection sociale et la fin de l’injustice fiscale. 

Une union qui suscite une immense adhésion populaire 

Les partenaires du Nouveau Front ont des raisons de se montrer optimistes en dépit des sondages qui placent toujours le Rassemblement national de Bardella en tête des intentions de vote pour le premier tour. En effet, ils peuvent se réjouir du succès des manifestations qui rassemblent des milliers de personnes à travers tout le pays, à l’exemple de celles des 14 et 15 juin. Tandis que les adhésions aux différentes organisations de gauche se multiplient, comme l’appel lancé par ces milliers de soignants en faveur du Front populaire. Cette mobilisation est aussi à mettre à l’actif des syndicats dont plusieurs, à l’exemple de la CGT, ont clairement appelé à voter pour des candidats du Nouveau Front populaire. Grâce au ralliement d’un nombre croissant d’organisations, la nouvelle union dispose d’une base de plus en plus large. Elle ne cesse de se renforcer avec l’adhésion de formations politiques jusqu’alors méfiantes comme le Nouveau Parti anticapitaliste de Philippe Poutou et d’Olivier Besancenot, Place publique de Raphaël Glucksmann qui représente l’aile droite du PS ou le mouvement Engagement d’Arnaud Montebourg. À ces soutiens s’ajoutent ceux de plusieurs organisations de la société civile comme Greenpeace, le Planning familial dont les dirigeants s’inquiètent du risque de remise en cause des droits acquis par les femmes, en particulier de l’IVG, de la Ligue des droits de l’homme, d’Attac ou de la Fondation Abbé Pierre, pour ne citer que celles-là. À quoi s’ajoutent encore les prises de position de plusieurs personnalités politiques, parfois de bord différent comme Dominique de Villepin ou François Hollande. 

Quelques jours seulement après la percée du RN aux élections européennes et la brutale décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, pensant prendre de vitesse ses adversaires de gauche, c’est dans le camp présidentiel que le doute s’est installé. Au point que certains de ses plus éminents ministres, comme celui des Finances, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu (Défense) ou Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail, ont refusé de se représenter ou n’apportent qu’un timide soutien au camp présidentiel. 

Avec le Nouveau Front populaire : un programme répondant à l’urgence sociale à travers la revalorisation du pouvoir d’achat

 

C’est armé de son programme qui rompt radicalement avec la politique antisociale de Macron dont les mesures les plus impopulaires ont été imposées à coups de 49.3, en dépit des puissantes mobilisations populaires, que le Nouveau Front populaire est parti à la conquête de l’opinion. Il propose au peuple un “contrat de législature” qui, en cas de victoire, sera mis en œuvre dans les cent premiers jours afin de répondre à l’urgence sociale et qui se décline en 105 mesures. Avec une priorité : la revalorisation du pouvoir d’achat mis à mal par l’inflation et par les mesures scélérates imposées par Borne et par Attal. 

Pour atteindre cet objectif, la nouvelle majorité de gauche prévoit, dès son arrivée au pouvoir en cas de victoire « des mesures de blocage des prix sur l’alimentation et sur l’énergie », sur les biens de première nécessité, ainsi que l’annulation de la hausse programmée des tarifs du gaz à compter du 1er juillet 2024. Une charge parfois si lourde pour les familles modestes qu’elle les oblige à se chauffer à minima. 

Mais l’une des mesures les plus emblématiques concerne la revalorisation du Smic qui sera porté à 1 600 euros nets et l’indexation des salaires sur l’inflation. Macron se vante d’avoir créé près de 2 millions d’emplois, mais il oublie de dire que la plupart d’entre eux est payée au Smic, si bien que le nombre de smicards est passé de 12% à 17% des salariés entre 2021 et 2023. 

Le Nouveau Front populaire prévoit aussi l’abrogation des deux réformes les plus violentes socialement adoptées par l’Assemblée nationale à coups de 49.3. La première concerne celle des retraites qui reporte à 64 ans l’âge de départ. “Nous entendons proposer une grande loi avant 2027 sur la retraite à 60 ans”, a promis le député insoumis Éric Coquerel. Quant à celle de l’assurance-chômage dont les conséquences sont encore plus dommageables pour les populations des Outremers, elle devrait être également abrogée. De leur côté, les fonctionnaires devraient bénéficier d’une revalorisation de 10% de leur point d’indice pour rattraper une partie de leur pouvoir d’achat perdue. Ces mesures d’urgence devraient être ajustées à l’occasion d’une grande conférence sociale sur les salaires, l’emploi et la qualification. 

Des mesures en faveur de la justice fiscale 

Lors de sa conférence de presse du 21 juin, les partenaires du Nouveau Front populaire ont aussi exposé les mesures qu’ils entendaient mettre en œuvre pour financer les réformes envisagées et rétablir une plus grande justice fiscale. “Nous sommes la septième puissance économique du monde et nous comptons 9 millions de pauvres” a, d’entrée de jeu, déploré le sénateur communiste Ian Brossat. Il a aussi fustigé “la gabegie organisée par l’État [avec] plus de 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie”. Pour répondre à la campagne de dénigrement de leur programme orchestrée par le tandem Macron-Attal, les partenaires de gauche ont présenté le coût de leur programme et son financement. Coût évalué à 125 milliards d’euros pour la période 2024-2027, à raison de 25 milliards cette année et 100 milliards l’année suivante et 150 milliards en 2027. Des dépenses qui seront financées par des recettes générées par les mesures de justice fiscale. Au nombre de celles-ci, le rétablissement de l’ISF, l’impôt sur la fortune qui avait été transformé par Macron en impôt sur la fortune immobilière, comme l’avaient réclamé les détenteurs de gros patrimoines immobiliers. Quant à l’impôt sur le revenu, il devrait comporter 14 tranches au lieu des cinq actuels en vue d’une plus juste répartition de l’effort fiscal. 

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, entend mettre les plus riches à contribution pour participer aux dépenses nouvelles. Une volonté de faire participer à cet effort de solidarité les plus aisés qui ont bénéficié des milliards de cadeaux fiscaux accordés par Macron. Cette volonté a été réaffirmée par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, pour qui, “les plus riches vont financer les écoles de nos enfants dans toute la France, des hôpitaux publics, la protection sociale, la Sécurité sociale, par des cotisations”. La gauche prévoit aussi la suppression des niches fiscales, une hausse de la CSG pour les plus riches ainsi que l’abandon de la “flat tax” qui permet une taxation limite sur les capitaux. 

Selon le président de la Commission des Finances de l’Assemblée Eric Coquerel, (France insoumise), ces recettes permettraient “l’embauche d’enseignants pour réduire le nombre d’élèves par classe”, la mise en œuvre d’un “plan pluriannuel de recrutement de professionnels du soin et du médico-social”, assorti d’une revalorisation des salaires. Ce programme prévoit aussi la mise en place d’une “garantie autonomie visant à compléter les revenus des jeunes en situation de pauvreté”, ainsi que des dispositions permettant de “partager les richesses pour faire en sorte que la grande migration du travail vers le capital actionnarial reparte dans l’autre sens, c’est-à-dire… de façon à doper le pouvoir d’achat”


GE 

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