
Mercredi 26 mars, la direction de Electricité de France – Martinique a présenté son bilan de l’année 2024, mais aussi ses perspectives pour l’année 2025. Selon EDF, il aurait investi 57,4 millions d’euros en 2024 pour améliorer la qualité de l’alimentation de ses 210 360 clients. Pour 2025, EDF prévoit d’augmenter ses investissements de 15%.
Selon l’entreprise, les grandes périodes de chaleur ont entrainé une plus forte utilisation des climatiseurs. C’est l’une des raisons de l’augmentation de 3% de la consommation en Martinique. EDF Martinique prévoit une augmentation de 15% de ses investissements dans le cadre de la décarbonisation, c’est-à- dire la réduction de l’empreinte carbone pour limiter l’impact sur le climat, la transformation vers des alternatives moins émettrices. Xavier Fichau directeur d’EDF, explique les raisons pour lesquelles le réseau électrique demande un financement plus important : “Ces 15% sont répartis en deux parties, d’abord sur l’outil de production pour prolonger Bellefontaine et deux sur le réseau. Sur le réseau, il y a plusieurs raisons pour lesquelles on investit plus :
D’abord quand il y a plus d’énergie renouvelable. Ce sont des énergies qui sont réparties partout sur le territoire, mais pas partout sur la Martinique. Donc, il faut que je tire des câbles pour pouvoir raccorder ces énergies renouvelables. Deux, je fais en sorte que ce réseau existant soit consolidé pour qu’il soit moins soumis aux aléas climatiques, en particulier les cyclones ou les grosses pluies. Plus j’enfouis et plus, j’ai de réseau récent et robuste.”
Selon EDF, des conditions communes à la réussite de la décarbonation sans impacter la sécurité d’alimentation électrique apparaissent :
- Un renforcement de la maîtrise de la consommation ;
- Un pilotage de la recharge des véhicules indispensable pour accompagner la mobilité électrique ;
- Un développement important des énergies renouvelables qui doit s’accompagner d’outils de flexibilité et d’équilibrage du système électrique ;
- Une poursuite des travaux sur le réseau très haute tension pour acheminer l’électricité des producteurs vers les consommateurs ;
- Au-delà de 2033, des besoins d’investissement au-delà sont à étudier dès à présents pour assurer la sécurité d’approvisionnement.
EDF veut moderniser son réseau
Des chantiers sont en cours pour moderniser le réseau électrique en Martinique. Responsable de projet patrimoine et infrastructure au service d’ingénierie à EDF, Bertrand Gottin fait le point sur les projets de la structure : “En 2025, ce qui est prévu sur le réseau de transport (HTB), nous avons trois chantiers majeurs :
- La construction du nouveau poste d’Union qui va ajuster le poste du Lamentin qui viendra dédoubler ce poste en récupérant la moitié des lignes de transports. Aujourd’hui c’est trop sensible, trop risqué d’avoir autant de lignes stratégiques dans un même poste.
- La continuité du programme de PDV (Prolongation de la durée de vie) de nos ouvrages aériens très haute tension, un programme qui a débuté depuis 2021 et va finir en 2026. Une cinquantaine de pylônes seront réhabilités, une trentaine remplacée pour un investissement allant jusqu’à 6 millions.
- Pour 45 millions, il y aura la création d’un nouveau réseau souterrain qui partira du Lamentin pour aller jusqu’à Trinité. Enjeu principal pour pouvoir évacuer la pleine puissance des énergies renouvelables du Nord Atlantique. Donc un pur développement de réseau pour la transition énergétique. EDF profite aussi pour réaliser une deuxième création de liaison souterraine, pour mettre sous terre des lignes aériennes existantes.”
- Pour 45 millions, il y aura la création d’un nouveau réseau souterrain qui partira du Lamentin pour aller jusqu’à Trinité. Enjeu principal pour pouvoir évacuer la pleine puissance des énergies renouvelables du Nord Atlantique. Donc un pur développement de réseau pour la transition énergétique. EDF profite aussi pour réaliser une deuxième création de liaison souterraine, pour mettre sous terre des lignes aériennes existantes.”
Bertrand Gottin évoque les difficultés qu’EDF rencontre sur le terrain, notamment celles liées à la géographie du territoire :
“Pour le réseau moyenne tension, il s’agit d’un réseau plus flexible sur lesquels nous avons plus de marges manœuvres, moins contraignant à poser. Cependant, pour la HTB et les réseaux sous terrain, il s’agit de très gros câbles, qui sont coulés dans du béton, nous avons des tracés beaucoup plus rigides. Donc la conception de ces tracés pour ces projets-là, est fortement contrainte par la géographie du territoire, les rayons de courbures, les pentes, les dénivelés. Les études pour trouver un tracé pertinent ne sont pas faciles, c’est une raison pour laquelle les réseaux de transports, les autoroutes, sont faits pour vivre en aérien”.
J-PM et M.C (28/03/2025)