Démissions de maires : un phénomène en hausse en Martinique ?

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Ralph Monplaisir, ancien Maire de Case-Pilote, et Georges Cléon, Maire démissionaire du Vauclin

En Martinique, l’actualité municipale est marquée par une série de démissions de maires qui interrogent sur une tendance plus large. En avril 2024, Ralph Monplaisir, maire de Case-Pilote, a annoncé son retrait, suivi en juin par Georges Cléon, maire du Vauclin. Ces démissions successives font suite à celle d’Alfred Montieux, maire du Robert, en novembre dernier. 

Un phénomène en hausse ? 

Bien que les démissions de maires soient relativement rares en Martinique, elles font écho à un phénomène en France mis en avant par l’Association des maires de France. En effet, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 1293 maires ont démissionné depuis les dernières élections municipales du 28 juin 2020, soit environ 3,7 %. Ce chiffre est comparable à celui de la mandature précédente (2014-2020), où 2925 maires avaient quitté leurs fonctions, soit une moyenne de 40 par mois. 

Les raisons des démissions 

Ralph Monplaisir, après 16 ans à la tête de Case-Pilote, a officiellement démissionné le 21 avril dernier, une décision validée par le préfet de Martinique. Lors de sa réélection en 2020, il avait déjà envisagé de passer le relais et préparait une “personne de confiance” à lui succéder. Le 15 juin, lors d’un conseil municipal, il a nommé son 4ᵉ adjoint Jean-Marc Bocquet pour prendre la relève. Ralph Monplaisir continuera cependant à siéger au conseil municipal et gardera la présidence du Syndicat Mixte d’Énergie de la Martinique (Smem). 

Au Vauclin, la démission de Georges Cléon a été annoncée le 11 juin 2024. Après plus de 30 ans au service de sa commune, le maire a expliqué dans un communiqué qu’il était temps pour lui de se retirer. Il a indiqué avoir subi un covid long ayant affecté sa santé. Il a évoqué aussi la nécessité de laisser place à la jeunesse et à la relève avant d’être en incapacité physique ou intellectuelle. Son premier adjoint, Jimmy Farreaux, assurera l’intérim en attendant l’élection d’un nouveau maire par le conseil municipal. 

La démission d’Alfred Montieux du Robert en novembre dernier était également motivée par des raisons de santé. 

Un phénomène de France reflété localement 

Ces départs successifs en Martinique s’inscrivent dans un contexte plus large où les pressions et les défis liés à la fonction de maire se font de plus en plus ressentir. La charge de travail, les responsabilités accrues et parfois l’épuisement personnel sont des facteurs qui peuvent expliquer cette vague de démissions. 

Alors que les regards se tournent vers les élections législatives, il est crucial de comprendre les causes profondes de ce phénomène pour y répondre efficacement. La gouvernance locale et le soutien aux élus deviennent ainsi des enjeux majeurs pour assurer la stabilité et la continuité des administrations locales. Espérons que cette tendance ne devienne pas une constante en Martinique. 

C.H 

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