Conflit Russo-Ukrainien : Que s’est-il passé à Soumy ?

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Lʼoblast de Soumy partage une frontière longue de plus de 500 kilomètres avec la Russie

Nous reprenons l’essentiel d’un article du site Réseau International. “J” 

Le dimanche 13 avril, à Soumy, dans l’est de l’Ukraine, un certain nombre de civils, dont des enfants, sont morts, et d’autres gravement blessés, lors d’une frappe russe. Un autre rappel de l’horreur de la guerre, où qu’elle soit. Et que les enfants, où qu’ils soient, sont innocents. 

Mais que s’est-il passé exactement ? 

Ce qui sera peut-être bientôt appelé le “massacre du dimanche des rameaux” a été unanimement présenté par la grande presse et les responsables politiques occidentaux comme une autre preuve du caractère diabolique de Poutine, qui, n’en doutons pas, a certainement donné en personne l’ordre de lancer deux missiles Iskander sur une paisible rue de Soumy, à l’heure de l’église, en ce dernier dimanche d’avant la semaine sainte. 

Les réactions des Starmer, Macron, Meloni, Kellogs (l’envoyé spécial états-unien), Merz et jusqu’à Guterres sont à la hauteur de l’indignation qu’ils avaient manifestée devant l’assassinat de plus de 400 civils gazaouis par Israël au lendemain d’une bien chiche fête de l’Aid al Fitr. 

Pardon, ne sont pas à la hauteur. 

Au lendemain de la rupture d’une trêve déjà bien malmenée par Israël, Kaja Kallas, devant l’ampleur du massacre avait “fait passer le message que c’est inacceptable”. Macron, lui regrettait “un retour en arrière dramatique”. Mais à Soumy, pas de circonvolutions diplomatiques. Il s’agit d’un “crime de guerre grave, délibéré et voulu” nous enseigne Merz. 

Un crime, renchérit Macron, qui montre bien que les seuls à “choisir de continuer” la guerre, c’est la Russie. Enfin… sûrement pas l’Europe qui vient de promettre 21 milliards d’Euros pour “renforcer sur le champ de bataille” une Ukraine exsangue après 3 ans de guerre menée pour le compte des intérêts occidentaux ou qui s’apprête à livrer les missiles allemands Taurus pour “frapper le territoire russe en profondeur”, prenant opportunément pour justification le “massacre de Soumy”

Zelensky, avec sa morgue habituelle, nous apprend que “seuls des bâtards” sont capables d’assassiner des civils, pour le plaisir, un dimanche des rameaux. 

Des civils ? La cible des Iskander, c’était donc les civils sortant de la messe des rameaux ? Mais dans quel but la Russie ciblerait des civils alors que les cibles militaires ne manquent pas, personnel, matériel, mercenaires, usines de fabrication et même énergie nécessaire à la logistique ? On ne le saura pas. 

Lʼarmée russe a bombarbé un point stratégique militaire ukrainien à Soumy

Il n’est apparemment pas besoin d’expliquer l’intérêt qu’il y aurait pour la Russie à s’attirer l’opprobre en faisant le maximum de victimes civiles à un tournant de la guerre où les efforts d’attrition commencent à porter leurs fruits. 

Mais, si ce n’était pas les civils, cette cible, c’était quoi ? Pour y répondre on pourrait peut-être aller voir du côté de ceux qui valident de la cible au moment de lâcher leur salve, non ? Oui, mais…, donc, il faudra se contenter de ce que notre presse nous en dit. 

La chaîne Russia Today est interdite en France, mais les miracles de la technologie me permettent de vous proposer cette traduction d’un article qui nous apprend les dessous de l’affaire. Et non, il ne s’agit pas de “propagande russe”, car la réalité de la tragédie de Soumy nous est dévoilée… par des bureaucrates et des journalistes ukrainiens. 

On ignore la raison pour laquelle le commandement militaire de Soumy a décidé d’organiser une cérémonie de remise de médailles pour la 117e brigade territoriale (voir le canal Telegram : t.me.Slavyangrad, date du 13 avril). Une cérémonie annoncée publiquement et largement, invitant familles et enfants dans le palais des congrès au centre de Soumy, à moins de 30 km de la frontière russe et de la ligne de front résultant du retrait des troupes ukrainiennes de la poche de Koursk. 

Un rassemblement de militaires est une cible “légitime” en temps de guerre. Personne en occident n’est venu parler de crime de guerre lorsqu’une frappe de HIMARS états-unien, le 2 janvier 2023, a tué des dizaines de jeunes recrues russes dans leur dortoir. 

Et pendant que notre presse occidentale nous vend une histoire fallacieuse de frappe ciblant des civils, côté Ukrainien, la responsabilité des autorités militaires de Soumy n’a pas tardé à être reconnue. Alors qu’on voit apparaître dans la presse les premières rubriques nécrologiques des officiers victimes de la frappe russe, le général Arthyuk aurait déjà été limogé par le président Zelensky (t.me/Slavyangrad). 

En attendant, propagande mensongère ou pas, des civils, des enfants sont morts. Et d’autres grièvement blessés. 

Que s’est-il passé à Soumy ? 

Selon le ministère de la défense russe, l’attaque contre le centre des congrès à Soumy, le 13 avril 2025, a fait plus de 60 morts parmi les soldats ukrainiens. 

Un article de Russia Today publié le 14 Avril 2025. 

Le ministère de la Défense a confirmé depuis Moscou que c’était bien l’armée russe qui avait tiré les missiles sur la ville de Soumy le dimanche 13 avril, affirmant avoir pris pour cible un rassemblement d’officiers ukrainiens. 

Un communiqué du ministère affirme que l’attaque a fait plus de 60 morts parmi les soldats ukrainiens. 

2 missiles balistiques à courte portée de type Iskander-M ont été utilisés pour cette frappe. Les missiles ont atteint leur cible malgré “les mesures de défense mises en place par l’armée ukrainienne, utilisant des outils de guerre électronique et des systèmes anti-aériens étrangers”. 

La cible des missiles était un “meeting des officiers du commandement du groupe opérationnel tactique Seversk” appartenant à l’armée ukrainienne qui était organisé à Soumy ce jour-là. 

Selon les autorités locales de la ville, la frappe russe aurait fait plus de 20 morts et 80 blessés, tous civils. 

Soumy est une capitale régionale de plus de 250 000 habitants. Elle se situe près de la ligne de front et à moins de 25 kilomètres de la frontière russe. Elle est un élément central de la logistique de retraite de la force ukrainienne forcée à abandonner la région de Koursk après l’échec de leur incursion. 

À la suite de l’attaque, le maire de la ville ukrainienne de Konotop (NdT : la 2ème ville de l’oblast de Soumy), Artyom Semenikhin, membre du parti d’extrême-droite Svoboda, a critiqué le chef de l’administration militaire de Soumy pour les pertes humaines, affirmant qu’il était responsable pour avoir organisé une cérémonie de remise de médailles pour les troupes, au plus près de la ligne de front. 

Il avait été prévenu que ce n’était pas une chose à faire” dit-il, en se déclarant certain que Artyukh (NdT : le général Artyukh, chef de l’administration militaire de Soumy, qui a été démis de ses fonctions le 15 avril 2025 par Zelensky) serait jugé pour son méfait. 

La députée ukrainienne Mariana Bezuglaya, qui a été un temps membre du parti de Volodymyr Zelensky, a indiqué que “les Russes étaient au courant de ce rassemblement” à Soumy. Elle exhorte les militaires ukrainiens “à ne pas rassembler les troupes pour des cérémonies de remise de médailles, en particulier dans des villes où habitent des civils”. 

Le journaliste ukrainien et ex-député Igor Mosiychuk réclame également l’arrestation de Artyukh et de Mikhail Ananachenko, député du parti de Zelensky qui, selon lui, “ont aussi invité des civils, y compris des enfants” à la cérémonie. 

Source : Histoire et Société 

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