Le 21 janvier, le verdict est tombé : Sans grande surprise, la cour d’appel a rejoint le verdict du tribunal mixte de commerce de Fort-de-France (prononcé le 18 octobre). Dans son arrêt, la cour confirme la liquidation de la structure et sa cession au groupe Karukéra (Creole Beach) de Patrick Vial-Collet et de la SARL Casbat-Groupe Cogit. Malgré l’appel interjeté par les anciens actionnaires du groupe Monplaisir et les efforts des salariés pour monter une Société Coopérative de Production (SCOP), les juges ont estimé que les garanties nécessaires pour la continuité de l’exploitation n’étaient pas suffisantes. Une grande déception pour les anciens salariés de l’hôtel qui ont vu leur dernier espoir s’envoler malgré les efforts déployés :
“Je ressens de l’amertume, beaucoup de déception, surtout une confirmation que nous sommes bien dans un système qui est totalement biaisé. Parce qu’on nous avait demandé des éléments et en très peu de temps, on a tout fait pour les fournir. Malgré cela, la cour témoigne d’une non confiance en notre projet et en nos capacités de pouvoir reprendre l’hôtel. […] En moins de deux mois, nous avions pu réunir 5 millions d’euros. Ce qu’il faut savoir c’est que dans ce type de dossier, il y a trois points à respecter. Le premier point, c’est la reprise des salariés, le deuxième la reprise de l’activité et le dernier, c’est le recouvrement des créances. Nous reprenions les 3 points demandés alors que le groupe Karukéra ne répondait qu’à un point, celui de rembourser les créances. Aujourd’hui l’ensemble des salariés sont licenciés, chacun devra chercher à sa manière comment trouver une activité. La majorité des salariés ont plus de cinquante ans et la majeure partie de leur expérience repose sur l’hôtel Batelière. Ce seront des personnes qui auront énormément de difficulté à trouver un nouvel emploi.”, déclare Thomas Adèle-Amélie, créateur de la SCOP Batelière Nouvelle Génération.
Malgré le licenciement de ces 53 salariés, un éventuel pourvoi en Cassation ne suspendra pas la décision. L’hôtel repris sera rasé pour une reconstruction d’un nouvel établissement, à neuf. Le groupe Karukéra s’est engagé à reconstituer un hôtel dans un délai de 3 à 5 ans.
M.C