Mercredi 2 avril, la Confédération Générale du Travail de la Martinique (CGTM) a tenu une conférence de presse à la maison des syndicats pour faire le point sur la mobilisation dans la société Blue Lines, mais aussi concernant les difficultés rencontrées dans le transport terrestre de passagers (BHNS-RTM, Mobilité Sud, Transaglo…). Le syndicat annonce faire front commun et envisage une mobilisation plus forte s’il n’y a pas d’évolution.
Blue Lines : Une grève pour “Non-respect du protocole d’accord de 2024”
Vers la fin du mois de mars, les usagers des navettes maritimes de la société Blue Lines, n’ont pas pu utiliser ce moyen de transport. En effet, les salariés affiliés à la CGTM se sont mobilisés pour dénoncer le non-respect du protocole d’un accord signé il y a un an avec Martinique Transport. Selon Daniel Bonheur, délégué syndical de la CGTM, c’est un éternel recommencement : “Ce sont des protocoles qui sont signés qui ne sont pas respectés. Deux mouvements de grèves (ndlr : En mars et en juillet 2024), on signe un accord et ces accords ne sont pas respectés. C’est dommage que nous ayons recours à la grève. Nous voulons éviter tout cela, mais nous n’avons pas eu le choix. Nous ne sommes pas dans le virtuel, nous sommes dans le réel, il nous faut des réponses claires : Il y a des problèmes de sécurité, il y a des sommes qui devaient nous être versées, dans le cadre du non-respect de la législation de l’ancien délégataire et, jusqu’à ce jour, ne nous ont pas été versées dans la totalité. Nous nous battons pour nos droits.”
Selon Daniel Bonheur, les rotations entre Case-Pilote et Fort-de-France ne sont toujours pas rétablies, car il y a toujours un manque de moyens. C’est aussi une des raisons de la mobilisation : “Le nouveau délégataire (ndlr : Blue Lines), devait avoir au 1er juillet de nouvelles navettes en parfait état de fonctionnement. L’ancien délégataire avait l’obligation de remettre les bateaux à flots, il a reçu des sommes et il n’a pas fait ce qu’il fallait. Aujourd’hui, nous nous retrouvons à travailler avec deux bateaux et demi.”
Depuis le 13 aout 2024, c’est la société Blue Lines qui a repris la délégation de service public assurant le transport maritime à Fort-de-France et aux Trois-Ilets. La liaison entre Fort-de-France et Case-Pilote n’a toujours pas été rétablie.
Martinique Transport est l’autorité délégante du transport maritime régulier de passagers en Martinique.
La desserte prévue pour janvier 2025 à destination de Saint-Pierre n’est toujours effective.
Les salariés de la RTM dénoncent eux-aussi des problèmes de sécurité
Retour sur terre avec les salariés de la Régie des Transports de Martinique (RTM). Le délégué syndical de la RTM, Jean-Pierre MARCELLIN, explique que la situation est grave aussi dans les rues de Fort-de-France. Il dénonce de graves problèmes liés à la sécurité routière. Cela met en danger les agents : “Les feux sur Sainte-Thérèse ne fonctionnent pas, au Lamentin aussi. Cela crée des problèmes aux conducteurs lorsqu’ils franchissent des intersections. Il y a aussi des véhicules qui circulent dans le couloir des Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), des motos, des cyclistes le week-end, et parfois la gendarmerie !”
Il souhaite que Martinique Transport prenne en compte toutes ces difficultés quotidiennes : “Ça fait plus de 4 ans qu’on subit, un jour, on dira stop ! L’objet de la réunion, c’est de faire front commun et de faire remonter toutes les problématiques qu’on rencontre aujourd’hui […] Ce sont nos collègues qui en souffrent. […] L’ancien président en la personne de David Zobda, on a pu avoir des échanges, nous allons voir avec le nouveau président et nous allons lui exposer les mêmes problèmes.”
Transaglo : blocage sur les NAO
Le délégué syndical de la société Transaglo, Christophe ROSAMONT, explique les raisons de sa présence lors de cette rencontre concernant les transports. Il évoque des difficultés pour la tenue des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) : “Nous rencontrons des problèmes sur la fin des marchés avec notre délégataire sur les négociations annuelles obligatoire. Nous ne pouvons pas nous projeter sur des augmentations salariales, la deuxième réunion a été un échec et il y a un blocage sur le 13e mois […] Nous souhaitons que Martinique Transport prenne ses responsabilités. Nous avons un employeur, maintenant ce qu’ils ont prévu de faire pour le nouveau marché, ça ne nous regarde pas, nous disons à notre employeur actuel que c’est avec lui que nous devons négocier.”
Une mobilisation qui survient quelques jours après la nomination d’Arnaud René-Corail au poste de président de Martinique Transport. Le conseil exécutif a du pain sur la planche.
J-PM (04/04/2025)