Tension aux urgences à l’hôpital de Trinité

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Malgré la mise en place de nouvelles unités grâce aux travaux, le service des urgences reste débordé

Dans un courrier adressé aux directeurs d’établissement et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Martinique, l’équipe médicale et paramédicale des urgences de l’hôpital de Trinité tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation critique de leur service.
Ces derniers jours, les patients affluent, en raison notamment de l’épidémie de grippe.
Dans un courrier adressé à la direction du CHUM et à l’ARS, l’équipe des urgences alerte sur une possible perte de chance pour les patients. Face à cette surcharge, les infirmiers et infirmières (IDE) peinent à gérer le flux de patients. “Une seule IDE est affectée à l’UHCD 1, avec 20 à 21 patients à charge, un chiffre bien au-delà des capacités raisonnables”, souligne l’équipe.
Les conséquences de cette situation sont lourdes :

  • Des patients contraints de rester sur des brancards, faute de lits.
  • Une impossibilité d’isoler les patients atteints de pathologies virales, notamment en contexte épidémique de grippe.
  • Des patients en fin de vie occupant les box d’examen, réduisant encore davantage la capacité d’accueil.
  • Une utilisation massive d’oxygène sur des bouteilles, avec des livraisons accrues (25 obus en 48 heures).

Le courrier souligne également les impacts humains : les équipes sont épuisées, confrontées à des conditions de travail insoutenables, tandis que les patients subissent une prise en charge dégradée. Le personnel refuse désormais d’endosser la responsabilité de décès ou de pertes de chances liées à cette situation qu’il qualifie “d’inacceptable”. Les soignants déplorent l’absence de solutions à court terme. Les travaux censés soulager la situation, comme la mise en place de la nouvelle unité MP3 et le service de gériatrie aiguë, accusent des retards conséquents. Les 25 lits promis se sont réduits à 14, aggravant le sentiment de désillusion parmi les équipes. Ce courrier constitue un cri de détresse, mais aussi un appel pressant aux autorités compétentes pour une prise de décision rapide et efficace. “Nous refusons d’être tenus responsables des drames à venir”, conclut l’équipe, visiblement à bout de souffle.

M.C
avec RCI le 10/01/2024

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