Gouvernement Barnier : La chronologie d’une gouvernance déchue

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Mercredi 4 décembre, les députés ont voté pour la première motion de censure du gouvernement du Barnier dans le cadre de la présentation du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2025. Ce vote a entraîné la démission du désormais ex-Premier Ministre Michel Barnier. Un gouvernement qui n’a tenu que 3 mois. Voici les dates clés de la dissolution à la chute du gouvernement Barnier, sur les 6 derniers mois.

  • 9 juin : coup de tonnerre
    Le 9 juin, le Rassemblement national (RN) sort largement en tête des élections européennes avec 31,37% des suffrages, loin devant les listes macroniste (14,6%) et socialiste (13,83%). Dans la foulée, Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale : face à la « montée des nationalistes« , il faut « redonner » aux Français « le choix de notre avenir parlementaire », dit-il.
  • 13 juin : Nouveau Front populaire
    Rapidement, la gauche scelle une alliance sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP). PS, LFI, écologistes et PCF s’engagent, le 13 juin, sur un programme commun « de rupture ». À droite, le président des Républicains (LR) Éric Ciotti s’allie avec le RN sans concertation interne. Exclu par son bureau politique, il s’accroche à son poste, bouclant même à clé quelques heures le siège du parti gaulliste.
  • 30 juin : RN en tête
    Au premier tour des législatives, le RN arrive de nouveau en tête (33,1%). Un « front républicain » s’organise. Le 2 juillet, plus de 200 candidats du NFP ou du camp macroniste se désistent en faveur des mieux placés pour faire barrage à l’extrême droite.
  • 7 juillet : trois blocs sans majorité absolue
    La stratégie fonctionne : le NFP sort en tête du second tour (193 députés), devant les macronistes (166). Le RN se renforce (123 élus et trois apparentés, contre 89 auparavant) mais reste loin du pouvoir. Aucun des trois blocs n’approche de la majorité absolue. La France entre dans l’inconnu politique.
  • 10 juillet : l’appel de Macron
    Après avoir refusé la démission du Premier ministre Gabriel Attal (finalement acceptée le 16), Emmanuel Macron demande aux « forces politiques républicaines » de « bâtir une majorité solide » pour gouverner, scandalisant la gauche qui revendique Matignon.
  • 18 juillet : Yaël Braun-Pivet au perchoir
    Le 18 juillet, Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée, est réélue grâce à une entente entre droite et macronie face au candidat de la gauche André Chassaigne (PCF). Le 20, le camp présidentiel obtient six des huit présidences de commission tandis que l’Insoumis Éric Coquerel retrouve la présidence de la commission des Finances. Le NFP est majoritaire au Bureau de l’Assemblée.
  • 23 juillet : Lucie Castets candidate
    Haute-fonctionnaire, engagée dans la défense des services publics, Lucie Castets est désignée, le 23 juillet, par le NFP comme candidate pour Matignon. Elle fait activement campagne. Emmanuel Macron indique qu’il ne désignera pas de Premier ministre avant la fin des Jeux olympiques.
  • 26 août : option Castets écartée
    Après avoir consulté les forces politiques, le président écarte le 26 août l’option d’un gouvernement mené par Mme Castets, au nom de « la stabilité institutionnelle« . L’hypothèse d’une nomination de Bernard Cazeneuve, ex-Premier ministre de François Hollande, agite à gauche. Parmi les autres noms qui circulent, Xavier Bertrand, ex-ministre de Nicolas Sarkozy et président des Hauts-de-France, ou Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental.
  • 5 septembre : Barnier Premier ministre
    Le 5 septembre, le président nomme à Matignon l’ancien commissaire européen Michel Barnier. L’ex-ministre de Droite de 73 ans entame des consultations au centre et à droite.
  • 21 septembre : un gouvernement marqué à droite
    Le 21 septembre, Emmanuel Macron nomme les 39 membres du gouvernement Barnier, marqué à droite, avec à l’Intérieur le conservateur Bruno Retailleau. Seule prise de gauche, le ministre de la Justice Didier Migaud.
  • 4 décembre : Barnier renversé
    La préparation des textes budgétaires éprouve durement la fragile coalition de Michel Barnier. Le 2 décembre, il engage la responsabilité de l’exécutif devant l’Assemblée nationale pour faire adopter sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale (article 49.3). Le 4, une motion de censure déposée par la gauche recueille, grâce au soutien du RN, 311 voix sur les 288 nécessaires. Michel Barnier a présenté sa démission à Emmanuel Macron.
  • 13 décembre : François Bayrou nommé premier Ministre
    Le 13 décembre 2024, dans un contexte de crise politique en raison d’un Parlement minoritaire issu des élections législatives anticipées de juin et après le renversement du gouvernement Barnier, François Bayrou est nommé Premier ministre par le président de la République Emmanuel Macron.
  • 23 décembre : Le Premier Ministre annonce son gouvernement.
    Valls ministre des Outre-Mers Le palais de l’Élysée a annoncé la nomination du gouvernement de François Bayrou lundi 23 décembre 2024.

Vie chère : Le préfet de Martinique dit vouloir maintenir les accords du protocole

Le préfet Jean-Christophe Bouvier lors des tables rondes

Le préfet Jean-Christophe Bouvier lors des tables rondes

Dans un courrier rédigé après la chute du gouvernement Barnier, le préfet de Martinique Jean-Christophe Bouvier a indiqué que cela décalait “l’adoption d’une loi de finances initiale pour 2025”. Il indique que la censure du 4 décembre aura des conséquences sur le protocole “vie chère” du 16 octobre 2024. Voici quelques extraits de son courrier :
Ce décalage produira des conséquences immédiates sur la mise en œuvre du protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère, que j’ai signé à vos côtés le 16 octobre dernier. Tant la mise à zéro du taux de TVA pour les 69 familles de produits que les travaux engagés sur l’élaboration d’un mécanisme de réduction des frais d’approche ne pourront être mis en œuvre qu’avec un nouveau projet de loi […] Aussi je tiens à vous confirmer, malgré ce contexte, que l’État tiendra ses engagements visant à obtenir une baisse moyenne des prix de 20% sur près de 6000 produits ; seule la mise en place des moyens pour y parvenir est différée Je ferai personnellement une priorité de porter les préoccupations de la Martinique et de la déclinaison du protocole auprès du prochain gouvernement, et vous tiendrai naturellement informé(e) de toute évolution.”

J-PM avec AFP

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