Gauche, démocrates et société civile mobilisés contre la loi immigration

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Le dimanche 21 janvier, répondant à un appel lancé par 201 personnalités de tous bords relayé par L’humanité et Média- part, des dizaines de milliers de citoyens ont défilé dans les rues des grandes villes de France pour manifester leur opposi- tion à la loi immigration portée par le ministre de l’Intérieur Gé- rald Darmanin et votée avec le soutien du Rassemblement national. Parmi les signataires du texte figuraient plusieurs cé- lébrités parmi lesquelles Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, Jacques Toubon, l’ex défenseur des droits, Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF ou l’actrice Josiane Ba- lasko.
“On a voulu rassembler très large pour montrer que l’indignation dépassait les cercles militants (…) Cette loi c’est une rupture avec les principes français depuis 1789 pour le droit du sol et depuis 1945 pour l’universalité de la protection sociale”, a déclaré la se- crétaire générale de la CGT, Sophie Binet qui a participé à la mobilisation avec son homologue de la CFDT, Marylise Léon. En se ralliant à cet appel, les opposants ont voulu rassembler au-delà de la sphère militante traditionnelle dans le but de peser sur la décision du Conseil constitutionnel qui, le 25 janvier, doit se prononcer sur la légalité de cette loi considérée comme une tâche sur les symboles de la République française. Mais cette mobilisation vise aussi à faire pression sur Macron pour qu’il renonce à la promulgation de cette loi. Alors que, selon cer- taines sources, il serait pressé de le faire, au cas où le texte obtiendrait l’aval des 12 “Sages”.

Réunis à Paris où plusieurs milliers de personnes étaient déjà présents avant le départ du cortège, plusieurs responsables de gauche, dont Manon Aubry (LFI), Marine Tondelier (Ecolo- gistes), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) ont fustigé un exécutif “qui a ouvert le pont levis aux idées de l’extrême droite”, selon M. Faure, premier secrétaire du PS.

De Lille à Marseille ou de Toulouse à Nice, au moins 160 ma- nifestations ont eu lieu à travers le pays. Ainsi, celle de Cher- bourg a rassemblé 450 personnes, tandis qu’à Lille, elles étaient plus de 4 000. Comme de coutume, la plus importante s’est déroulée à Paris qui devait s’élancer à 14H30 de la place du Trocadéro pour rejoindre la place des Invalides, derrière une banderole portant l’inscription “Liberté, égalité, fraternité. Non à la loi asile immigration !”.

Les opposants à cette loi sont d’autant plus remontés qu’elle vise ceux dont Macron avait salué le courage en les classant en “première” et “deuxième ligne” lors d’épidémie de Covid. L’un des porte-parole du mouvement, un ouvrier qui dispose d’un titre de séjour temporaire a rappelé que “sans nous, le pays ne fonctionnerait pas, c’est nous qui nous levons à 5h du matin pour aller travailler dans le bâtiment, pour sortir vos poubelles… même

 les bureaux des préfectures qui nous refusent les papiers, c’est nous qui les nettoyons!”.

Tandis que pour l’ancien ministre RPR et ex-défenseur des Droits Jacques Toubon, “Cette loi est une dérive vers l’extrême droite, sur le plan politique, et sur le fond vers la préférence na- tionale, qui n’est pas conforme à nos principes fondamentaux et constitutionnels”. En cause, les nombreux ajouts du Parlement sous la pression des droites au texte initial du gouvernement qui donnent une coloration très droitière à une loi qui devait ini- tialement reposer sur deux volets, l’un répressif pour les étran- gers “délinquants”, l’autre favorisant l’intégration. Désormais, le texte comprend de nombreuses mesures controversées, comme le durcissement de l’accès aux prestations sociales, l’instauration de quotas migratoires, ou le rétablissement du “délit de séjour irrégulier”.

A l’approche des élections européennes pour lesquelles les sondages placent le Rassemblement national en tête, le gou- vernement, par la voix d’Aurore Bergé, la ministre à l’égalité entre hommes et femmes, tente de se dédouaner en accusant la gauche d’”Instiller l’idée qu’on est en train de reprendre les thèses et les thèmes du rassemblement national” et de conforter l’idée de la “victoire idéologique” du RN. Pourtant, c’est bien avec le soutien de l’extrême droite que cette loi a été votée.

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