Depuis le 27 février, les salariés des Vedettes Tropicales, affilié à la CGTM ont entamé un nouveau mouvement de grève pour dénoncer les conditions de travail au sein de la société dirigée par le Martiniquais Charles Conconne. Laquelle dispose de 7 navettes maritimes assurant la Délégation de Service Publique des transports maritimes en Martinique, entre Fort-de-France et différentes communes de l’île. Service toujours à l’arrêt après près de 3 semaines de grève.
Afin de faire le point de la situation, les salariés avaient organisé une conférence de presse à la maison des syndicats le vendredi 8 mars.
À cette occasion, les agents ont exprimé leur point de vue sur ce conflit et ont diffusé plusieurs documents dénonçant des agissements du gérant.
Très remonté contre le gérant de l’entreprise, Daniel Bonheur, le délégué CGTM a expliqué les raisons de cette mobilisation : “Il n’y a pas de revendications. Monsieur Conconne est entrain de fanfaroner comme d’habitude. Dès le début du conflit, il a fermé son entreprise en s’en foutant des usagers et du personnel. Il méprise même la législation […] Rien n’a bougé. Il prétend connaître les raisons du conflit et dit qu’il n’a pas d’argent. Mais qu’a fait-il avec l’argent ? Il faudra lui poser la question. Nous avons montré des preuves que nous ne mentons pas, contrairement à ce que prétend Charles Conconne.”
Lors de la première mobilisation des salariés en novembre 2023, dans une interview publiée dans le quotidien France-Antilles, Charles Conconne avait déclaré que ce droit de retrait était “totalement abusif”, mais surtout que “le fond de cette revendication déguisée en droit de retrait, c’est l’argent ! Les salariés veulent des primes ! Primes de dangerosité, de ci, de ça, de patiti et patata.”
Les salariés avaient alors enclenché un mouvement de grève afin de démentir cette accusation.
Les usagers toujours pénalisés

Ce conflit impacte lourdement les usagers qu’ils soient lycéens, étudiants ou salariés. Résidant dans le sud de l’île ou dans le nord caraïbe qui utilisent quotidiennement ce service pour éviter ces embouteillages qui rallongent considérablement la durée de leur trajet.
Manuela Amable-Potiron, présidente de l’association des usagers de transports de Martinique (AUTM) et qui était présente lors de cette conférence de presse, a réagi à cette occasion. Bien que les usagers souffrent de cette situation, elle considère comme légitimes les revendications des salariés : “Comme chaque mouvement social, ce sont les usagers qui souffrent. Comme il n’y a pas eu de service minimum mis en place, ils sont obligés de se débrouiller. […] Les revendications sont totalement légitimes. Nous avons à faire à un patron qui refuse les négociations, on ne sait pas pourquoi. Il ne peut pas laisser le navire seul sans personne à la barre, quelles que soient les dispositions à prendre, il faut qu’il aille jusqu’au bout de la délégation. Il s’agit d’un service public, s’il ne le voit pas comme ça, il n’aurait pas dû prendre cette responsabilité.”
Lundi 11 mars, en plus de la grève des agents des Vedettes Tropicales, les chauffeurs de bus du centre ont fait valoir leur droit de retrait à cause des évènements du dimanche 10 mars où plusieurs incendies ont eu lieu à Fort-de-France.
J-PM