Le 14ᵉ Congrès de la Centrale Démocratique des Travailleurs de Martinique (CDMT) s’est tenu dans un contexte de préoccupations grandissantes face à la montée de l’extrême droite en France et ailleurs en Europe. Cette poussée inquiétante pose un risque majeur pour un gouvernement dominé par des forces qui représentent “le pire ennemi des travailleurs et des peuples colonisés”, selon la CDMT.
La responsabilité de la Macronie
Le congrès a longuement débattu de la politique d’ultra-capitalisme menée par le gouvernement actuel, soulignant la grande responsabilité de cette politique dans la situation actuelle. En outre, s’agissant du RN “Les propos haineux proférés contre le peuple Kanak montrent bien ce qui nous attend si ce courant liberticide, colonial et capitaliste accède aux affaires en France”. Pour la CDMT, l’urgence est de combattre non seulement les menaces de l’extrême droite, mais aussi la politique ultra-capitaliste qui alimente en exacerbant l’exclusion sociale, les inégalités, le racisme et la division soigneusement entretenue des opprimés. Leur mot d’ordre : “Annou maré ren nou pou rézisté !”
Renforcement et unité
La résistance passe, selon les représentants de la CDMT, par le renforcement de leur centrale syndicale, le renouvellement permanent de ses responsables et l’approfondissement de leur démarche unitaire avec toutes les forces ouvrières et populaires. Une motion spécifique a été votée sur ce thème, affirmant la nécessité de rester unis face aux défis actuels.
Lutte pour les services publics et la santé
Le congrès a mis en lumière la dégradation dramatique des moyens consacrés à l’hôpital public et à la santé en Martinique. Cette situation doit devenir “l’une des premières tâches de notre centrale et de l’intersyndicale”. Pour le congrès, la lutte pour des services publics de qualité est indissociable de la lutte pour des salaires décents, contre la cherté de la vie et contre la souffrance au travail, qui résulte d’une politique placant le profit capitaliste avant l’humain.
Question du Chlordécone
Une autre motion spécifique a souligné, selon la CDMT, l’importance cruciale de la lutte contre le chlordécone, se félicitant du travail unitaire et tenace de leurs camarades sur cette question. Le 14ᵉ Congrès appelle les militants et le monde du travail à s’impliquer pleinement dans cette lutte, loin d’être achevée.
Dangers de guerre et crise du capitalisme
Le congrès a également mis en évidence, les dangers de guerre que fait peser un capitalisme en crise depuis 2008. La CDMT affirme que les rivalités féroces entre puissances appauvrissent les peuples et dégradent les écosystèmes, la biodiversité et le climat. Cette analyse est essentielle, selon eux, pour comprendre la barbarie contre le peuple palestinien, les manœuvres coloniales en Kanaky et “même la guerre en Ukraine”.
Activité unitaire et vols de Terre
Le congrès a approuvé l’activité unitaire de la CDMT sur des questions cruciales telles que les vols de terre en Martinique. Les congressistes ont réaffirmé leur confiance dans les méthodes du mouvement ouvrier pour affronter ces problèmes et mener ces luttes. Tout en réaffirmant leur attachement à leur indépendance, les adhérents de la CDMT ont exprimé la conviction qu’un front doit être recherché avec les élus dignes et les forces libérées de “la décomposition du colonialisme archaïque qui règne chez nous”.
Ils affirment que l’ampleur des défis actuels a imposé une relecture de leurs grands principes, la mise en place d’une politique de formation plus audacieuse et un raffermissement de leur organisation interne. Une tâche immense attend leur nouveau secrétariat général et leur nouvelle commission exécutive, en qui ils disent avoir pleinement confiance quant à leur détermination et leurs capacités.
Le 14ᵉ Congrès de la CDMT s’achève sur une note de détermination et d’unité, appelant tous les militants et le monde du travail à se mobiliser pour résister et combattre les forces qui, selon eux, menacent notre société.
C.H