Résultats du premier tour des élections législatives de 2024

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Le 29 juin dernier, 304 567 électeurs martiniquais étaient conviés aux urnes pour le premier tour des élections législatives anticipées. Avec 28 candidats répartis sur quatre circonscriptions, le suspense était à son comble pour déterminer les duels du second tour. Voici un point détaillé sur les affrontements à venir.

Lors de ce premier tour, aucun candidat n’a réussi à atteindre la majorité absolue nécessaire pour être élu dès le premier scrutin. Par conséquent, chaque circonscription verra un duel au second tour. Pour rappel, un candidat devait obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés et au moins 25 % des électeurs inscrits pour être élu au premier tour. Les duels s’annoncent donc particulièrement compétitifs. En dépit d’une certaine percée, le Rassemblement national n’a pas réédité sa 2ᵉ place des européennes. Il réussit à se placer au 2ᵉ tour dans le Sud.

1ʳᵉ Circonscription : Centre-Atlantique

(François, Gros-Morne, Lamentin, Robert, Trinité)

Dans la première circonscription, Jiovanny William, député sortant, a obtenu une majorité relative avec 56,56 % des voix, soit 13 095 votes. Il affrontera Philippe Edmond-Mariette du Gran Sanblé Pou Matinik, qui a réuni 3 106 voix, représentant 13,42 % des suffrages.

2ᵉ Circonscription : Nord de l’île

(Ajoupa-Bouillon, Base-Pointe, Case-Pilote, Carbet, etc.)

Dans la deuxième circonscription, Marcelin Nadeau, représentant du parti Péyi-A et du Nouveau Front populaire, dispose d’une avance confortable avec 12 017 voix (48,31 %). Son adversaire, Yann Mon Plaisir, maire de Saint-Joseph, a recueilli 6 732 votes, soit 27,06 % des suffrages.

3ᵉ Circonscription : Fort-de-France

La troisième circonscription, couvrant uniquement Fort-de-France, propose un duel entre Johnny Hajjar, député sortant du PPM, qui a obtenu 6 626 voix (37,28 %), et Béatrice Bellay, première secrétaire de la Fédération Socialiste de Martinique (FSM) et se présentant au nom du Nouveau Front Populaire, avec 4 489 voix (25,26 %). Francis Carole, n’a pas pu sortir son épingle du jeu.

4ᵉ Circonscription : Sud

(Anses-d’Arlet, Diamant, Ducos, Marin, Rivière-Pilote, Rivière-Salée, Saint-Esprit, Sainte-Anne, Sainte-Luce, Trois-Îlets, Vauclin)

Dans la quatrième circonscription, Jean-Philippe Nilor, du parti Péyi-a, parlementaire sortant, mène avec une avance notable. Il se confrontera à Grégory Roy-Larentry, soutenu par la vague du Rassemblement National (RN). Des figures établies comme Louis Boutrin (Martinique écologie) et Philippe Petit (UDI) n’ont pas réussi à se qualifier. Les résultats du premier tour montrent une recomposition significative du paysage politique martiniquais, avec de nouveaux acteurs qui se positionnent en tête des courses électorales. Les duels du second tour s’annoncent décisifs pour déterminer l’avenir législatif de l’île. Les électeurs martiniquais auront une fois de plus l’opportunité de façonner le futur politique de leur territoire lors du prochain scrutin.

Quelques réactions retenues des résultats du 1ᵉʳ tour des législatives :

EDMOND-MARIETTE, qualifié pour le second tour sur la 1ʳᵉ circonscription, espère mobiliser les électeurs : “Moi, je vais m’adresser directement aux électeurs de la circonscription. J’ai toujours été un homme de conviction. Je sais que dans le milieu politique, il y a énormément de petits arrangements, de grands arrangements, et même quelque part de corruption. Je garde pour moi la tête haute parce que je vais encore cette semaine démontrer à la population, à partir d’éléments, ce que je crois être bon pour mon pays, la Martinique”.

Marcellin NADEAU, satisfait de ses résultats sur la circonscription du nord a rappelé ses objectifs :

“Nous avons essayé de re-contextualiser et d’expliquer aux électeurs du nord quels étaient les enjeux fondamentaux et répondre à des occupations concrètes. Telle que la vie chère, le chômage, les problématiques de pollution, et je crois que nous avons répondu à ça, ce qui explique nos résultats ce soir”.

Béatrice BELLAY, heureuse de la place de challenger sur la circonscription de Fort-de-France, a tenu à faire passer un message sur la montée du FN : “Je rappelle aux Martiniquais que nous avons été au carrefour de tous les continents. La Martinique est une terre de tous les océans et je ne comprends pas aujourd’hui comment des partis racistes,  fascistes  peuvent  faire autant de voix. Mais je devine que la colère y est pour quelque chose. Mais sincèrement, je demande aux Martiniquais et aux Martiniquaises de se ressaisir : ce n’est pas une solution !”

Jiovanni WILLIAM, en bonne voie pour sa réélection, dit continuer le travail surtout quand il voit les résultats du RN : “Il faut admettre qu’il y a eu un score important du Rassemblement national. Cela quand même doit sensibiliser tous les politiques et nous tous. Et c’est en cela que je dis que le combat n’est pas terminé”.

Christian RAPHA espérait obtenir de meilleurs résultats sur sa commune : “Aujourd’hui, certains ont estimé que je devais d’abord rester maire. Mais, moi, je pense que nous avons eu une campagne très courte. Dans un contexte de crise nationale et locale. Mais, je ne regrette pas d’avoir participé à ce combat”.

Bruno NESTOR-AZERO s’est montré déçu des résultats de Yan Monplaisir sur Sainte-Marie : “Il y a un bilan à tirer de ces résultats-là. Mais forcément, vous savez, pour ces élections qui sont uninominales, c’est d’abord la personne. C’est le candidat et la suppléante… Donc, nous allons faire le bilan de tout ça et peut-être en tirer les leçons”.

Jean-Philippe NILOR, largement en tête sur la circonscription du sud, s’est exprimé sur les résultats de Grégory Michel ROY-LARENTRY, candidat FN, qui sera face à lui au 2ᵉ tour : “Les électeurs de Martinique qui considèrent que par rapport au type de politique d’Emmanuel Macron, la solution, c’est le Front national… Mais c’est à nous de faire de la pédagogie pour leur expliquer que ce n’est pas la solution, bien au contraire”.

Grégory Michel ROY-LARENTRY, candidat FN inconnu de la scène politique, était lui-même surpris de se retrouver au second tour : “Honnêtement, je ne m’y attendais pas du tout”. Pour ensuite retourner sa veste et annoncer : “Je ne me considère pas d’extrême droite”.

Yan MONPLAISIR, malgré une satisfaction affichée pour sa commune, n’a pas obtenu les résultats escomptés notamment à Sainte-Marie et a appelé à la mobilisation au second tour : “Je pense qu’elle (la population) ne s’est pas suffisamment déplacée aux urnes et j’espère qu’au deuxième tour, elle le fera”.

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