Le nouvel opérateur de la Délégation de Service Public (DSP) du transport maritime dans la baie de Fort-de-France devait démarrer le lundi 1ᵉʳ juillet. Mais après l’annonce faite le jeudi 27 juin, le personnel naviguant a cessé le travail dès le 28 juin, invoquant “le non-respect du protocole d’accord signé lors de la reprise d’activité”.
Pour rappel, le 26 février 2024, le personnel des “Vedettes Tropicales” s’était mis en grève pour une durée de 41 jours, avançant 10 points de revendications, dont certaines portaient en très grande partie sur la dégradation de ses conditions de travail.
Les annonces de la nouvelle direction de la société “Blue Lines” semblaient être maîtrisées. Lise Moutamalle, directrice générale déléguée de City’up, et Olivier Bellemare, président de Blue Heaven, ont présenté à la presse la nouvelle entité ainsi que ses objectifs à moyen et longs termes. Même si cette reprise semblait être faite à la hâte, de beaux projets étaient annoncés, dont “un dialogue social de proximité”. City’Up, en partenariat avec Blue Heaven, désormais en charge de la délégation de service public pour le transport maritime, était le seul candidat à soumettre une proposition de reprise de l’activité. “Blue Lines”, la nouvelle compagnie, devait rapidement remplacer le visuel des “Vedettes Tropicales”.
Annonce de nouvelles lignes expérimentales
Le 1ᵉʳ juillet, la compagnie devait reprendre les lignes existantes : Fort-de-France / Trois-Îlets / Case-Pilote. Plusieurs dates ont déjà été annoncées pour l’extension de la desserte. Le 2 janvier 2025, la ligne Fort-de-France / Saint-Pierre, avec une escale au Carbet, devrait voir le jour. Le 1ᵉʳ avril 2025, devrait être l’inauguration de la desserte Fort-de-France / Anses d’Arlet. Ces deux lignes expérimentales annoncées pour une période de 15 mois devraient permettre de décider si l’exploitation de ces lignes serait poursuivie.
Recrutement de personnels
Pour accompagner cette hausse d’activité, l’entreprise avait prévu de recruter et de former de nouveaux personnels. D’une trentaine de salariés aujourd’hui, la compagnie promettait de passer à 50 ou 60 employés au pic de son activité. Une collaboration avec l’école maritime de Trinité est envisagée pour répondre aux enjeux de formation identifiés avec Martinique Transport. Selon la nouvelle équipe, afin de se conformer aux exigences réglementaires, le nombre de marins à bord des navires passerait de deux à trois (un capitaine, un chef mécanicien et un matelot), afin de renforcer la sécurité à bord.
Flotte renouvelée et renforcée
Après une phase d’audit des bateaux et de remotorisation pour certains, la flotte devrait progressivement intégrer des vedettes hybrides. Trois bateaux neufs, avec une capacité supérieure, devraient être fabriqués. Après la validation des lignes expérimentales, la flotte devrait compter entre 8 et 9 bateaux, avec toujours deux de secours et un en réserve.
Les responsables de la compagnie ont promis une meilleure qualité de services (tarifs à la journée, meilleure information en temps réel, achats de tickets en ligne) ainsi qu’un dialogue social de proximité renouvelé et permanent avec le personnel. Espérons que sur ce dernier point, la nouvelle compagnie pourra répondre sérieusement aux revendications du personnel pour reprendre du service.
C.H(29/06/2024)