Au cours de sa visite en Martinique en mission sur la sécurité alimentaire, André Chassaigne a rencontré le Parti communiste Martiniquais le jeudi 18 décembre au siège de Justice dans la soirée.
Georges Erichot, Secrétaire général du Parti, a présenté André Chassaigne.
L’ancien président du groupe communiste à l’Assemblée nationale française et ex-député du Puy-de Dôme a expliqué que cette mission lui a été confiée par le gouvernement parce que, dans son activité de député, il avait marqué un grand intérêt pour les pays dits d’outre-mer et les questions d’agriculture nourricière.
La mission comporte donc deux points :
Bien sûr la sécurité alimentaire, mais aussi l’intégration des territoires de Guadeloupe, Guyane et Martinique dans l’espace caribéen sur les plans des relations commerciales, des normes et des routes maritimes.
André Chassaigne a néanmoins affirmé que ce parrainage ministériel ne l’empêcherait pas d’écrire ce qu’il pense dans son rapport et ses préconisations.
Il a rendu compte de ses rencontres avec la DAF (Direction de l’Agriculture et de la Forêt), de la Chambre d’agriculture, du Grand Port et des agriculteurs. Il a évoqué la domination des “grands monopoles de la banane” qui accaparent le POSEI européen (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et l’insularité) et ne laissent que 30 % de l’enveloppe financières aux petits agriculteurs.
Il s’est déclaré partisan de “productions à l’ancienne” sans exclure la dynamisation de la recherche (CIRAD).
Il souligne que “derrière il y a les mentalités”. En tous cas, pour avancer il convient de mettre en place un meilleur accompagnement technique et financier, demande-t-il. Il a confié que son expérience à l’Assemblée lui a appris que les “grands” élus ne tiennent pas suffisamment compte du terrain.
La réalité c’est que l’agriculture martiniquaise vit une phase de déclin : 1 % seulement de moins de 30 ans en agriculture ; 20 % des gens formés sont allés en agriculture ; et 5 % demeurent dans les 3 ans.
Les échanges nourris ont abordé la question du foncier, de la spéculation et de la sauvegarde des terres, de celle cruciale de réhabituer la population à consommer local, de la restauration collective, etc.
Enfin le rôle des grandes surfaces qui imposent des prix ne couvrant, les coûts de production a été dénoncé par André Chassaigne.
Une collation fraternelle a clôturé cette manifestation conviviale.
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