Marins-pêcheurs : une colère alimentée par les aides impayées et les pannes d’équipements

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Jean-Michel Cotrebil, président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins

Réunis en urgence au Lamentin, les marins-pêcheurs de Martinique ont exprimé leur exaspération face à des aides financières toujours impayées et à des machines à glace défaillantes, deux problèmes majeurs qui fragilisent leur activité et menacent la continuité de la filière.

Une vingtaine de marins-pêcheurs se sont réunis ce mardi 16 décembre au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM), au Lamentin. À l’initiative du collectif des marins-pêcheurs de Martinique, cette rencontre visait à obtenir des réponses face à des dysfonctionnements jugés persistants et pénalisants pour la profession.

Des aides attendues depuis plusieurs années

Au cœur des échanges : le retard, voire l’absence, de versement de plusieurs dispositifs financiers essentiels. Les professionnels dénoncent notamment le non-paiement des plans de compensation des surcoûts (PCS), des indemnisations liées au chômage intempéries, ainsi que de certaines aides européennes. Pour de nombreux pêcheurs, ces retards fragilisent directement leur trésorerie et leur capacité à poursuivre leur activité.

Les machines à glace, un frein majeur à l’activité

Autre point de crispation majeur : le dysfonctionnement récurrent des machines à glace sur plusieurs ports martiniquais.

Indispensables à la conservation du poisson, ces équipements fonctionnent de manière partielle, voire intermittente, compliquant fortement les sorties en mer et la commercialisation des prises. Une situation vécue comme une contrainte quotidienne par les professionnels.

Le CRPMEM renvoie vers la CTM

Face aux critiques, le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM), Jean-Michel Cotrebil a présenté un état des lieux des démarches engagées par le comité, documents à l’appui. Selon lui, les dossiers ont bien été constitués et transmis, mais les blocages se situeraient au niveau des instances décisionnaires, notamment la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), en charge de certains paiements et infrastructures.

Des engagements attendus sur le terrain

Dans la continuité de cette réunion, une délégation de marins-pêcheurs s’est rendue à la CTM pour interpeller directement les élus. Des annonces ont été faites, notamment sur un possible rattrapage des paiements au premier trimestre 2026 et la nécessité d’une expertise globale des ports, incluant les machines à glace.Malgré ces perspectives, les pêcheurs restent prudents et attendent désormais des actes concrets. Pour une profession déjà fragilisée, l’urgence est réelle et la vigilance demeure de mise.         

M.C