Selon le journal Le Monde du 30/04/2025, “La situation économique des outre-mer s’est dégradée en 2024”.

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Nous en reprenons des extraits ci-après.
“Alors que les chocs que subissent les économies ultramarines, déjà fragiles, se répètent depuis la pandémie de Covid-19, leur banque centrale s’inquiète d’une stagnation économique et préconise des réformes structurelles. 
La vulnérabilité des outre-mer françaises s’accroît” et leur “dynamique économique se trouve enrayée”. Le constat dressé par l’Institut d’émission des départements et territoires ultramarins (Iedom), leur banque centrale, dans son bilan annuel présenté mardi 29 avril, ne porte pas à l’optimisme malgré les discours volontaristes du gouvernement. 
Dans une conjoncture difficile, l’Iedom a appliqué en outre-mer la baisse des taux d’intérêt directeurs décidée au niveau européen pour soutenir la consommation et les investissements. Mais la politique monétaire ne peut pas tout, et, de la Martinique à la Nouvelle-Calédonie, les chocs que doivent encaisser ces économies déjà fragiles se répètent depuis la pandémie de Covid-19 : cyclones, tensions liées à la vie chère, émeutes, anticipations négatives liées à l’isolationnisme américain.
(…) La vie chère, ajoute le président de l’Iedom, Ivan Odonnat, “est un sujet général en outre-mer, qui, croisé avec des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale, donne un cocktail explosif. [Car] même si nous ne sommes pas restés inertes face à l’inflation, et si l’accélération de l’inflation en 2022, 2023, et 2024 a été beaucoup plus rapide dans l’Hexagone, on part en outre-mer d’une situation initiale où les prix sont beaucoup plus élevés. La perception reste celle d’une situation profondément dégradée” (…).  
(…) Consommation des ménages en baisse, incidents de crédit en progression, défaillances d’entreprises en hausse plus rapide que dans l’Hexagone, créations d’entreprises en stagnation au mieux : dans ce contexte, l’indicateur du climat des affaires établi par la banque centrale des outre-mer est “mal orienté en général”. Seule exception de ce point de vue, la Polynésie, qui profite de deux années records successives en matière d’activité touristique – le territoire, souligne la banque, maîtrise son endettement et s’inscrit dans une dynamique vertueuse au regard de ses finances publiques[…]. 

“Des structures productives qui datent de l’après-guerre” 

(…) Pour résumer, “la situation s’est donc dégradée en général”, analyse le président de l’Institut. M. Odonnat ajoute : “Ces petites économies ont des ressorts pour rebondir, si on enclenche des mesures pour redonner confiance et perspective.” En clair, selon lui, si des réformes structurelles étaient menées. “Depuis quarante ans, des mesures de soutien public sont appliquées pour compenser les fragilités, mais leurs effets ne durent pas, voire sont contre-productifs”, explique-t-il, visant les aides fiscales – un effort de 800 millions d’euros par an pour le budget de l’Etat. “Ces économies reposent sur des structures productives qui datent de l’après-guerre, ajoute-t-il. Il faut agir sur le fonctionnement du marché des biens, des services et du travail. Ce qui est difficile, faute de consensus politique.” 
Pour développer l’investissement privé, l’Iedom préconise de concentrer les efforts sur trois priorités : la modernisation des ports ultramarins, la transition énergétique des territoires et leur autonomie alimentaire.” 

Par Nathalie Guibert le 30 avril 2025 (Le Monde) 

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