Au cours de la semaine passée, nous avons enregistré deux coups de tonnerre politiques : la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics en France et lʼannonce dʼune augmentation généralisée des droits de douane par Donald Trump. Deux représentants de lʼextrême-droite que nous qualifions de néo-fasciste. Cʼest une situation qui doit provoquer la vigilance la plus grande des démocrates et progressistes de notre pays et de par le monde. LʼAppel très lucide de Mia Mottley, la Première ministre de Barbade et présidente du Caricom. Demande de serrer les rangs et de nous mobiliser.
Dans son meeting de Paris dimanche 6 avril, Marine Le Pen a été jusquʼa invoquer, pour son “combat”, celui “du pasteur Martin Luther King pour les droits civiques”. Cela veut dire que le néo-fascisme ne recule devant rien pour tromper le peuple. Elle veut vendre lʼidée que ce nʼest pas un détournement de fonds publics à hauteur de plusieurs millions dʼeuros systématisé pendant des années qui était en cause avec le jugement du tribunal correctionnel, mais la démocratie elle-même donc, et la souveraineté du peuple.
Il faut le rappeler : Mme Le Pen a précisément été condamnée parce quʼelle a sciemment enfreint le droit.
Elles et ses complices du RN/FN sont déclarés coupables dʼavoir, de 2004 à 2016, “détourné les enveloppes parlementaires européennes destinées à l’emploi des assistants parlementaires au profit de leur mouvement”, pour lequel travaillaient en réalité les collaborateurs. Le préjudice sʼélève à 4,1 millions dʼeuros.
La cheffe de file du RN écope de quatre ans de prison dont deux fermes en détention à domicile avec surveillance électronique, 100 000 euros dʼamende et cinq années dʼinéligibilité, avec exécution provisoire. Un verdict qui compromet sérieusement ses chances dʼêtre candidate à la présidentielle 2027. Elle et ses soutiens crient au scandale et se présentent comme des victimes. Elle a fait appel et le procureur de la cour dʼappel a curieusement annoncé que le jugement interviendra en mi-2026, raccourcissant singulièrementles délais habituels en la matière. Et si le jugement de première instance est inversé, Marine Le Pen pourrait se présenter à lʼélection présidentielle de 2027.
Nulle nʼest au-dessus des lois, pas même une favorite à la présidentielle. Son parti et sa présidente ont délibérément, pendant des années, piqué dans la caisse, loin de leur slogan “Mains propres, tête haute”.
De lʼautre côté de lʼAtlantique, le président nationaliste Donald Trump a proclamé, le 2 avril, lʼinstauration massive de droits de douane, ouvrant un nouveau cycle dans la mondialisation capitaliste. Avec 20% de taxes annoncées, il place ainsi lʼEurope (et ses dites régions ultra-périphériques) au cœur dʼun conflit économique dangereux.
En effet, Donald Trump risque de déclencher une guerre commerciale mondiale en réaction à ses annonces de nouveaux droits de douane sur des produits du monde entier.
Si l’Union européenne, et donc la France, verra ses exportations surtaxées de 20 %, les nouveaux droits de douane ont été, pour une raison qui n’est pas encore très claire, différenciés selon les territoires d’Outre-mer. Les Antilles, la Guyane et Mayotte verront ainsi leurs produits taxés de 10 %, tout comme la Polynésie française. En revanche, d’autres collectivités ultramarines seront bientôt visées par des droits de douane beaucoup plus élevés, comme La Réunion (37 %) et Saint-Pierre et Miquelon (50 %).
La vague raciste et réactionnaire monte en France, en Europe et dans une fraction grandissante du monde. Le rejet légitime des politiques anti-sociales de Macron ne doit pas conduire nos compatriotes pour protester à se saisir éventuellement du bulletin Marine Le Pen ou Jordan Bardella.
Ce serait se tromper lourdement et voter contre leurs intérêts. La voie à suivre cʼest la lutte pour la responsabilité martiniquaise.
Michel Branchi (7/04/2025)