Johnny Hajjar a adressé le 24 mars sa lettre de démission au président du Parti Progressiste Martiniquais (PPM), Didier Laguerre. Lors des dernières législatives, il avait été battu par la candidate Béatrice Bellay.
Johnny Hajjar écrit dans la lettre de démission adressée lundi 24 mars au président de la PPM et maire de Fort-de-France, Didier Laguerre : « Lorsque vous avez été élu à la présidence du Parti Progressiste Martiniquais en novembre 2023, j’avais nourri l’espoir que cette transmission serait l’occasion de renforcer les fondements du parti et de répondre aux défis majeurs auxquels la Martinique est confrontée », « J’espérais que cette nouvelle dynamique permettrait d’affirmer avec force les valeurs césairistes qui ont toujours guidé mon engagement collectif : Humanisme, Responsabilité et Progrès. Cependant, au fil du temps, j’ai constaté avec regret que la ligne directrice adoptée sous votre gouvernance s’éloignait de ses principes fondateurs. Plutôt que de fédérer les énergies autour d’un projet collectif ambitieux, elle a engendré des tensions et des divisions internes, affaiblissant ainsi la cohésion indispensable au service de l’intérêt général. » Il poursuit : « Engagé depuis de nombreuses années dans la vie politique martiniquaise, j’ai toujours oeuvré avec conviction pour une alternative politique progressiste, fondée sur la responsabilité et l’initiative locale. Cette vision, je l’ai portée à travers mes mandats et mes engagements notamment, que ce soit lors de la conquête du 3ᵉ canton de Fort-de-France en 2004, dans le redressement et la transmission de la SEMAFF, ou encore en assurant la direction du parti après la défaite de 2015, jusqu’en 2023. » Et d’ajouter : « Face aux orientations actuelles de la PPM, et malgré mes tentatives de dialogue et de sensibilisation pour rétablir un esprit de fraternité, d’unité et de responsabilité, je constate que nos trajectoires politiques et idéologiques ne convergent plus. Cette divergence, devenue irréconciliable, m’amène aujourd’hui, après une réflexion approfondie, à prendre une décision difficile, mais nécessaire. » L’ancien député conclut : « C’est donc avec une profonde tristesse, mais sans animosité, que je vous adresse ma démission du Parti Progressiste Martiniquais. Cette décision n’altère en rien le respect que je porte aux militants et sympathisants du parti, à qui je reste attaché et dont je salue l’engagement sincère et entier. »
Pour bon nombre d’observateurs, c’était couru d’avance. La récente défaite aux élections législatives de juillet 2024 et les conditions dans lesquelles le député sortant a été battu ne pouvaient pas avoir d’autre épilogue.
En effet, Johnny Hajjar a claqué la porte… après 24 ans au sein du parti de Trénelle. Il faut dire que l’ancien député de Fort-de-France a manifestement payé le manque de soutien de nombreux cadres du parti. En sanctionnant Johnny Hajjar, ils ont offert aux opposants de la PPM une opportunité de le sortir de la ville capitale. Il fallait y voir aussi l’usure de la gestion calamiteuse de la ville, sanctionnée par la Chambre régionale des comptes. Beaucoup de foyalais ont voulu un changement à la municiplité.
Peut-être Johnny Hajjar n’a pas non plus souhaité participer à la campagne électorale de mars 2026 pour aider Didier Laguerre à sauver son fauteuil de maire ?
Après Claude Lise à une époque, ou encore Claude Cayol, puis, cinq ans après, Catherine Conconne quasiment jour pour jour, et récemment Steeve Moreau, c’est Johnny Hajjar qui ne se reconnaît plus dans le parti d’Aimé Césaire.
Autant de départs qui confirment bien l’existence d’un profond malaise au sein du PPM.
Que va devenir sa mission à la CTM sur la vie chère confiée par Serge Letchimy ?
“J” avec France-Antilles et RCI