En 10 ans, le nombre de marins-pêcheurs serait passé de 1 200 à 500
Le mercredi 9 avril, plusieurs associations de marins pêcheurs de différentes communes de Martinique se sont réunies aux Anses d’Arlet pour faire le point sur les difficultés que rencontre la profession. Parmi les difficultés les plus récurrentes, les nombreux mouillages sauvages dans de nombreuses communes de Martinique.
En plus de l’association maritime arlésienne, les associations du Prêcheur, de Case-Pilote, du Lamentin, de Sainte-Anne et des Trois-Ilets étaient présentes, mais aussi le Comité citoyen, le COPEM – (Collectif pêche Martinique) – et le syndicat indépendant de René Ademar. Selon les pêcheurs, des zones de mouillage de bateaux de plaisance ont été attribuées, mais ces derniers ne les respectent pas. Au bourg des Anses d’Arlet et à Grande-Anse, les bateaux de plaisance mouillent un peu partout, abîmant les herbiers dans la zone de pêche attribuée aux marins-pêcheurs. Le président de l’association maritime arlésienne Jocelyn Mélinard préconise la création d’une commission ad-hoc : “Ce problème de mouillage sauvage n’est pas résolu et nous demandons la création d’une commission ad-hoc pour le régler, car cela intéresse toutes les côtes de Martinique, du Nord au Sud”. Une commission ad-hoc est une commission chargée d’un projet ou d’une proposition de loi. Les marins demandent la réouverture pour trois ou six mois de la zone de cantonnement de l’îlet Ramiers. Initiées en 1999, par le Comité des pêches et élevages marins, gérées par les Affaires maritimes, les cantonnements de pêches sont dédiés à la préservation de la ressource. Le premier des espaces protégés à voir le jour a été celui de l’île à Ramiers, en juin 1999. L’objectif est la mise sous surveillance des zones de reproduction où se trouvent des jeunes poissons, situées généralement non loin du littoral. Et cela afin de freiner une pêche à outrance concernant aussi les oursins et les petits lambis. Selon Jocelyn Mélinard, une ouverture provisoire de ces zones est envisageable “car la ressource y est abondante en ce moment et la taille des espèces réglementaires.”
Des problèmes administratifs qui ne sont pas adaptés au contexte local
Selon les marins, des subventions ne seraient pas attribuées s’ils ne respectent pas la réglementation du segment de pêche : “tous les pêcheurs font à la fois du filet, du casier, la pêche de nuit ou encore Miquelon, et tout cela devrait correspondre, compte tenu de la spécificité locale, à un seul segment de pêche pour la Martinique”. Enfin, la profession est également marquée par de nombreux vols de matériels et d’embarcations. En période d’intempéries, ils souhaitent pouvoir mettre les bateaux à l’abri. Les pêcheurs auraient demandé d’équiper les ports de matériels (machine à glace notamment) permettant de proposer à la vente un produit fini dans les meilleures conditions.
J-PM avec France-Antilles
du 09/04/2025