Face aux attaques du pouvoir, réagir et avancer vers la responsabilité

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Le ministre français de lʼÉconomie Éric Lombard a annoncé, le dimanche 13 avril, un effort supplémentaire de “40 milliards d’euros” dʼéconomies dans le budget 2026. 

Donc en 2026, la population nʼaura manifestement pas fini de se voir imposer des sacrifices. Après avoir fait passer en force la loi de finances 2025 prévoyant une réduction dʼenviron 50 milliards dʼeuros du déficit public, au prix dʼune saignée dans le budget des services publics et des collectivités territoriales, le gouvernement est déjà prêt à augmenter la purge amère. 

Ces nouvelles économies sont soi-disant justifiées par la volonté du gouvernement de remettre les comptes publics dʼaplomb pour atteindre lʼobjectif de déficit de 4,6 % du PIB en 2026 et le faire passer sous les 3 % en 2029. Cependant, les dépenses dʼarmement doivent passer de 50 milliards en 2025 à 100 milliards à lʼhorizon 2030. Cʼest un doublement. Sous prétexte de “menace russe”. 

Où le gouvernement ira-t-il puiser pour réaliser ces exorbitantes économies puisquʼil assure quʼil ne va pas augmenter les recettes par lʼimpôt ? 

En effet, sur les 70 milliards dʼeuros de déficit, en cumulé en 2023 et 2024, 80 % sont dus à de trop faibles rentrées fiscales, notamment en raison des cadeaux fiscaux faits aux grandes fortunes et aux entreprises depuis lʼarrivée au pouvoir dʼEmmanuel Macron. 

Le dogme ultra-libéral du Premier ministre François Bayrou tient en trois énoncés : nous ne produisons pas assez, nous travaillons trop peu et nous dépensons trop. Un programme de régression sociale. 

Seule certitude : le pouvoir privilégie la piste de frapper à nouveau les services publics et les collectivités locales. La France frôle la récession et le chômage repart à la hausse. 

Dans ces 50 milliards dʼéconomies supplémentaires, une part va certainement concerner lʼoutre-mer comme ce fut le cas pour le budget 2025. 

Il faut savoir que le budget du ministère des outre-mer était de 2,8 milliards, dont la moitié est relatif aux mesures fiscales spécifiques de ces territoires. Il ne représentait que 14 % de lʼeffort de lʼÉtat dans les pays dits dʼoutre-mer qui se montait théoriquement à 24,5 milliards en 2025 et qui a été coupé de 2 milliards. Combien en 2026 ? 

Lʼun des effets du premier coup de rabot de lʼÉtat en 2025 a été de contribuer au recul du budget 2025 de la CTM. 

La situation économique et sociale de la Martinique en ce début de 2025 est à la baisse si on se réfère aux dernières données 2024 publiées par lʼInsee (cf. Justice n°14 du 3/04/2025) et lʼIedom (voir Justice de cette semaine). La crise de la vie chère a pris sa part dans ce recul. 

Rappelons quelques alertes. 

  • Baisse de lʼactivité dans tous les secteurs, excepté le tourisme ; 
  • Baisse de la consommation des ménages ; 
  • Taux de chômage en hausse en 2024 ; 
  • Baisse de lʼemploi salarié en 2024 ; 
  • Nombre de créations dʼentreprises en forte baisse ; 
  • Crise du BTP ; 
  • Hausse des faillites dʼentreprises début 2025 ; 
  • Etc. 

Nous venons dʼapprendre en outre par lʼInsee que le recul démographique sʼest poursuivi en 2024 en Martinique et que nous détenons le record de la région de lʼensemble français la plus âgée et avec la baisse des naissances la plus forte. 

Alors ? Il faut réagir contre la politique dʼaustérité renforcée du gouvernement Macron-Bayrou et exiger quʼil tient compte du contexte social dégradé de notre pays. Mais nous devons puiser dans nos capacités propres pour réduire notre dépendance, particulièrement au plan alimentaire, booster les énergies renouvelables, modifier notre mode de consommation importée, etc. 

Devenir plus responsables de nous-mêmes surtout. 

Michel Branchi
21/04/2025

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