Procès de Rodrigue Petitot : Il est condamné à un an de prison avec sursis sous bracelet

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Du sursis et un bracelet électronique pour Rodrigue Petitot

Vendredi 24 janvier, après trois jours de procès, le leader de l’association pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot, a écopé d’une peine d' »un an d’emprisonnement, entièrement assorti du sursis simple auquel il est éligible », pour violation de domicile, outrage à l’ordre public et rébellion en réunion. Le dit “R” est aussi condamné à une amende de 500 euros pour dommages et intérêts. 

Retour sur un procès qui a retenu l’attention de la Martinique. 

Qu’a-t-on reproché à Rodrigue Petitot ? 

Souvenez-vous : Dans la nuit du 31 aout au 1er septembre 2024, plusieurs personnes cagoulées avaient été surprises entrain de tenter de dérober un bus de transport en commun à Dillon. Une seule personne avait été interpellée et placé en garde à vue : Rodrigue Petitot. Assisté par ses avocats, le quadragénaire avait été entendu en tant que témoin assisté avant d’être relâché. Cette interpellation a eu lieu au début de la mobilisation contre la vie chère. Pour rappel, celui qui se fait appeler le “R” a été condamné en 2016 à 10 ans de réclusion pour trafic de stupéfiants en France, avant un aménagement de peine après avoir purgé cinq ans. 

Après les tables rondes, les mobilisations dans les rues de Fort-de-France ou les opérations contre la vie chère dans les centres commerciaux, c’est le 11 novembre 2024 que Rodrigue Petitot a fait un nouveau faux pas. Cette nuit-là, Rodrigue Petitot et trois autres personnes se sont introduits dans la résidence préfectorale pour solliciter un rendez-vous avec le ministre des outre-mer de l’époque, François-Noël Buffet, et demander à le voir urgemment. Un échange musclé a eu lieu avec le préfet Jean-Christophe Bouvier. Les membres du RPPRAC ont été reconduits par la police à l’entrée de la résidence préfectorale. La préfecture de Martinique a réagi : “quatre individus, emmenés par Rodrigue Petitot, ont forcé le cordon de sécurité qui protégeait le portail d’entrée de la résidence préfectorale, domicile du préfet ». Le ministre a rappelé qu’aucune demande formalisée de rendez-vous n’avait été adressée par le RPPRAC. Il a donc été poursuivi pour plusieurs infractions suite à son intrusion dans la résidence préfectorale de Fort-de-France : menaces et intimidations envers des agents publics, violation de domicile, rébellion, et incitation à la rébellion. 

Quelques jours après avoir été libéré et dans l’attente du procès, Rodrigue Petitot s’exprime sur le réseau social Tiktok et indique que si les maires ne ferment pas pour demander le départ du préfet, qu’ils allaient être “attaqués”. Des mots qui ne sont pas passés auprès des élus Martiniquais. L’Assemblée de Martinique a publié une motion pour dénoncer ces propos, l’association des maires a également réagi. Le lundi 2 décembre, il a alors été présenté au parquet, et le juge des libertés avait suivi les réquisitions du ministère public en le maintenant en détention provisoire jusqu’à son procès en comparution immédiate. Le leader du RPPRAC était reconnu coupable des faits reprochés et condamné à dix mois d’emprisonnement sous bracelet électronique. 

Petitot libre après 3 jours de procès 

Lundi 21 janvier marquait le début du procès suite à l’intrusion dans la résidence préfectorale du 11 novembre. Ils étaient quatre membres du RPRAAC à comparaître : Gwladys Roger, Mario Briand et Florence Saint-Pierre ainsi que Rodrigue Petitot. Les trois premiers ont vu leurs procès renvoyés au 31 mars. 

C’est le vendredi 24 janvier que le tribunal correctionnel de Fort-de-France a rendu son verdict : Rodrigue Petitot écope d’une peine d’« un an d’emprisonnement, entièrement assorti du sursis simple auquel il est éligible », pour violation de domicile, outrage à l’ordre public et rébellion en réunion. Rodrigue Petitot est aussi condamné à une amende de 500 euros pour dommages et intérêts. Idem pour son garde du corps Mario Briand et Gladys Roger qui devront débourser la même somme. Le parquet avait requis 30 mois d’emprisonnement, dont 15 avec sursis, assortis d’une période probatoire de deux ans et d’un maintien en détention. La défense de son côté avait réclamé la relaxe pour leur client (voir jugement du tribunal correctionnel reproduit ci-contre). Il a donc été libéré. 

Rodrigue Petitot restera sous bracelet électronique. 

J-PM 

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