Depuis septembre 2024, la Martinique a connu une crise sociale majeure autour de la question de la vie chère et du pouvoir dʼachat. Un protocole dʼobjectifs et de moyens a été conclu promettant une baisse des prix de 20 % sur 6 000 à 7 000 produits. Une partie de la baisse promise a été réalisée actant une réfaction de 8 à 9 % le 2 Janvier. Les mesures découlant des engagements de lʼÉtat nʼont pu être mises en œuvre du fait de la censure du gouvernement Barnier : exonérations de la TVA, prise en compte de lʼaide au fret maritime, négociation des tarifs exports. Il faudra aller plus loin dans la baisse des prix de grande consommation et dans le relèvement des minima sociaux. Un nouveau Premier ministre a été nommé en la personne de François Bayrou. Sa déclaration de politique générale était attendue.
France-Antilles du 12/01/2025 relate : “Le Premier ministre n’a pas parlé de la vie chère et les promesses, même françaises, n’engagent que ceux qui en parlent”, a souligné le député Jiovanny William (…). “Il aura été question de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de l’Outre-mer en général, mais dans sa “déclaration de politique générale” d’une heure et demie, François Bayrou n’a pas fait mention de la Martinique, ni de la crise de la vie chère que traversent en ce moment les départements ultramarins”. “Je pense à tous les Outre-mer”, a tout de même précisé le Premier ministre, en rappelant “qu’il s’agit là d’une priorité pour son équipe puisque le numéro 3 du gouvernement est Manuel Valls, ministre d’État, ministre des Outre-mer”. “Chacun de ces territoires à sa situation, ses chances et ses difficultés : nous définirons pour chacun un plan de développement et de financement lors du prochain Comité interministériel Outre-mer (CIOM) que le ministre d’État [Manuel Valls] mettra en œuvre et préparera avec les élus de ces territoires”. La question de la vie chère est donc renvoyée au comité interministériel des outre-mer(CIOM) qui devrait se tenir au second trimestre de 2025. À noter que, selon Martinique la 1ère du 16/01/2025, “La reprise des travaux parlementaires sur le projet de loi de finances a débuté par les crédits de la mission Outre-mer, le mercredi 15/01 au Sénat. Les élus ont largement adopté un budget qui atteindra 3 milliards d’euros, soit une augmentation de 6% par rapport à l’an dernier”. “Ainsi, le ministre d’État Manuel Valls promettant la “solidarité de la nation” a fait adopter un nouvel amendement à 400 millions d’euros, pour un budget Outre-mer qui se chiffre à 3 milliards d’euros en crédits de paiement pour 2025, soit une augmentation de 6 %. Une bonne nouvelle alors que le projet du gouvernement précédent – celui de Michel Barnier – prévoyait une manne financière amputée de 250 millions d’euros (- 9 %), avant d’être censuré le 4 décembre”.
Dans un communiqué, la sénatrice Catherine Conconnne prétend avoir présenté une batterie dʼamendements : Sur la création dʼun fonds garantissant lʼassurance des entreprises martiniquaises touchées par les violences de fin dʼannée – qui a été adopté, est-il dit.
Sur lʼaugmentation des moyens des OPMR afin de permettre à ces instances de jouer leur plein rôle de contrôle des prix et des revenus. Sur la mise en place dʼune aide au fret visant à baisser les coûts du transport, et donc des prix, des produits essentiels.
Sur la mise en place dʼune aide au retour permettant aux originaires des pays de la dite Outre-mer de revenir plus facilement dans ces territoires, etc. Il faudra voir le sort qui leur sera réservé.
En attendant, dʼaprès RCI du 20/01/2025, “casses, pillages, incendies… Elles sont environ 400, le nombre d’entreprises à avoir été touchées, depuis le mois de septembre, par les exactions en marge du mouvement social contre la vie chère. Entre les questions d’assurances, les pertes de chiffres d’affaires ou d’affluence, la situation est contrastée”.
Parallèlement, dans un communiqué diffusé vendredi 17 janvier, la préfecture indique que les premiers contrôles en magasin effectués par les enquêteurs de la DEETS (Direction de lʼéconomie, de lʼemploi, du travail et des solidarités) ont débuté. Il est certain que la situation en Martinique nécessite une prise en mains urgente et énergique. Et pour cela, les travailleurs martiniquais doivent intervenir.
Michel Branchi
20/01/2025)