Dépôt de la gerbe en lʼhonneur André Aliker
Comme chaque année, le Parti communiste martiniquais a commémoré la disparition du vaillant militant André Aliker qui fut à la fois gérant et journaliste du journal Justice. Décès survenu il y a 91 ans, le 11 janvier 1934. Aliker ayant été victime d’un odieux assassinat perpétré par des hommes de mains au service du béké Eugène Aubéry. Le lendemain, son corps sans vie, ligoté et lesté de lourdes pierres avait été retrouvé sur la plage de Fond Bourlet, à Case Pilote. L’usinier avait mis sa tête à prix pour avoir révélé la gigantesque fraude fiscale qu’il avait organisée au détriment de la colonie.
Mais depuis 2023, le Parti communiste martiniquais a tenu à rendre hommage, le même jour, à un autre grand communiste, Armand Nicolas qui nous a quittés le 28 janvier 2022, à l’âge de 97 ans. Un choix qui s’imposait, d’autant plus que ces deux camarades reposent presque l’un à côté de l’autre au cimetière de la Levée de Fort-de-France et qu’ils ont mené le même combat en faveur de la défense des intérêts du peuple martiniquais, mais aussi de la vérité.

Armand Nicolas, c’est celui qui a, pendant 29 ans, présidé aux destinées du Parti communiste martiniquais, a rétabli la vérité historique sur l’abolition de l’esclavage, le 22 mai 1848, a fait connaître l’insurrection de 1870 qui a embrasé le sud et une partie du centre de la Martinique et a rédigé une très riche histoire de la Martinique. Autant d’actes qui ont contribué à l’éveil de la conscience de notre peuple. Le samedi 11 janvier 2025, après un rassemblement devant le siège du Journal Justice, un cortège composé de militants du Parti communiste martiniquais, du MIM représenté par Michel Michalon, du CNCP et auxquels se sont joints d’autres citoyens s’est rendu sur les tombes des deux disparus pour y déposer une gerbe sur chacune d’elles. Devant chaque caveau, les membres du PCM, ont prononcé une allocution rappelant l’engagement de chacun de ces illustres communistes.

À savoir le combat d’André Aliker pour révéler la fraude organisée par Aubéry et l’immense travail accompli par Armand Nicolas en faveur de la connaissance de l’histoire de notre pays. Devant la tombe de ce dernier Michel Michalon a pris la parole pour évoquer la contribution d’Alfred Marie-Jeanne à la diffusion de l’œuvre d’Armand en remettant systématiquement à chaque préfet un exemplaire des trois tomes de “l’Histoire de la Martinique des Arawaks à 1971”, tandis qu’Edmond Mondésir au nom du CNCP rappelait le sens de son combat. Et, comme de coutume, l’hommage se termina sur l’air de l’Internationale entonné avec ferveur par tous les présents.
Après ce double hommage, l’ensemble du cortège se retrouva au siège de Justice pour un moment de partage et de convivialité.
Un rendez-vous à haute valeur symbolique qui entretient la flamme chez ceux qui se sont engagés dans la lutte pour l’élimination des séquelles du colonialisme et pour l’éveil de la conscience martiniquaise.
J-PM