Ce 1ᵉʳ mai 2025 se déroule dans un contexte de grandes difficultés pour le peuple martiniquais.
Au plan martiniquais, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) se débat dans un étau de difficultés financières inextricables : retards et non-paiement des subventions et aides, baisse et impôts des dépenses, augmentation des prélèvements, etc.
En France, depuis la dissolution de lʼAssemblée nationale française les gouvernements mis en place par Emmanuel Macron sont en sursis et sont aux prises de déficits considérables quʼils cherchent à combler en sʼattaquant aux dépenses sociales et aux moyens des services publics et collectivités locales.
Le pouvoir essaie de faire diversion en agitant une prétendue menace de la Russie pour justifier une incroyable augmentation des dépenses militaires et une éventuelle intervention armée en Ukraine. Lʼaventure…
Cela profite à la progression de lʼextrême droite néofasciste de Marine Le Pen, Jordan Bardella, Eric Zemmour et autres qui rêvent de prendre les manettes en 2027 et éventuellement avant. La juste explosion sociale provoquée par lʼaccentuation de la vie chère et de la pauvreté dʼune part importante de notre population a engendré la prise urgente de mesures de baisse des prix très insuffisantes à ce jour. Et le pouvoir central a promis des lois spécifiques pour y remédier que lʼon attend comme sœur Anne. Il en est ressorti au moins pour ceux qui sont lucides que, en dehors des mesures dʼurgence à imposer, cʼest le modèle économique et social lui-même hérité du système néo-colonial départemental qui est arrivé à bout de souffle et quʼil faut impérativement changer.
Lʼéconomie désarticulée et dépendante du pays est frappée de langueur et ralentissement tandis que le chômage repart à la hausse. Les services officiels sont contraints dʼannoncer que la crise démographique sʼest approfondie en 2024 et que la population continue à reculer. Les capitalistes intègrent ces perspectives dans leurs prévisions et ralentissent les investissements.
La Martinique évolue dans un cercle vicieux de baisse dʼactivité, dʼexode de sa jeunesse et de croissance des violences de toutes natures. Evidemment le salut ne peut venir que de nous-mêmes et dʼabord des travailleurs qui, ce 1ᵉʳ mai, doivent défendre leurs légitimes revendications. Le pouvoir dʼachat, les salaires, les retraites et minima sociaux restent avec raison au premier rang de leurs exigences. La jeunesse doit aussi pouvoir vivre et travailler au pays et ne pas avoir comme seule solution de désespoir de quitter la Martinique et la famille. Pour cela, elle doit accéder à une formation de qualité et pouvoir occuper les nouveaux emplois qui apparaissent afin de n’a pas les laisser à dʼautres venus dʼailleurs. Lʼéducation demeure plus que jamais une priorité dʼémancipation sociale.
Notre population vieillissante doit pouvoir compter sur un hôpital public doté de moyens et personnels suffisants. Nos transports publics doivent être dotés de possibilités dʼaccueil décents pour celles et ceux qui sont acculés dʼy avoir recours et les travailleurs de ce secteur comme tous les autres dʼailleurs doivent être entendus et les accords signés respectés. Comment est-il possible que des patrons disparaissent et laissent sur le carreau des salariés ayant consacré des vies à leur entreprise ? Le salut ne peut venir que dʼun sursaut du monde du travail enfin réuni. Mais, au-delà de la résistance légitime contre les attaques contre les conquis sociaux, notre peuple dans son entier doit se mobiliser pour défendre le droit de disposer de lui-même et diriger ses propres affaires. Pour un salut martiniquais.
Michel Branchi (28/04/2025)