GBH visé par une information judiciaire pour “escroquerie”, “abus de position dominante” et “entente”

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Le directeur de GBH Stéphane Hayot

Le parquet national financier a ouvert une information judiciaire pour “escroquerie en bande organisée”, “abus de position dominante” et “entente” contre le groupe Bernard Hayot, principal groupe de distribution d’outre-mer.

Selon Libération, qui explique avoir pu consulter des documents internes, les concessions automobiles du groupe, en position ultra-dominante sur le marché, réalisent des marges “jusqu’à trois ou quatre fois supérieures à celles pratiquées” en France. Mais pas de chiffres.

“Les soupçons d’escroquerie en bande organisée visent, eux, les possibles mensonges de certains concessionnaires du groupe, soupçonnés de dissimuler leurs véritables marges aux fabricants automobiles”, poursuit le quotidien. “Les juges d’instruction tentent également de faire la lumière sur d’éventuelles pratiques d’entente entre GBH et certains de ses concurrents ultramarins”, ajoute-t-il.

Le groupe Bernard Hayot (GBH) est régulièrement accusé de contribuer au coût de la vie élevée, notamment aux Antilles, ses détracteurs le suspectant d’appliquer des marges record en l’absence de véritable concurrence. Ce n’est qu’après avoir été assigné en justice et sommé de publier ses comptes qu’il avait fini par le faire pour l’année 2024, en juin dernier, révélant avoir dégagé un bénéfice net annuel de 202 millions d’euros.

Leader de la distribution aux Antilles, l’entreprise est pointée du doigt pour son rôle dans le coût de la vie en Martinique, où les produits alimentaires sont en moyenne 40 % plus chers qu’en Hexagone, selon des chiffres de 2022 établis par l’Insee. 

GBH a réagi dans un communiqué : “Cette procédure fait suite au dépôt de plaintes avec constitution de partie civile de plusieurs syndicats.

Comme évoqué lors de la médiatisation de la plainte initiale, GBH conteste fermement, y compris devant la justice, ces allégations et coopéra pleinement avec les autorités judiciaires afin de démontrer le caractère infondé de ces accusations.

GBH tient à rappeler qu’il a toujours agi dans le strict respect de la législation applicable, y compris en matière de droit de la concurrence.

GBH n’a jamais fait l’objet d’aucune sanction pour manquement à ses obligations en la matière.”

Nous rappelons que pour faire la lumière, il convient que soit engagées des enquêtes sérieuses sur la formation des prix dans les pays dits d’Outre-Mer.

Affaire à suivre.