Conflits sociaux des transports : Situation stagnante à Blue Lines et Transaglo

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Les quais de Fort-de-France sont vides depuis la fin du mois de mars


Blue Line condamnée à reprendre les rotations 

Depuis la fin du mois de mars, les navettes maritimes de la société Blue Lines sont immobilisées à cause d’un mouvement social des agents affiliés à la CGTM. Le 7 mai, le juge des référés a ordonné à la société Blue Line de remettre en place son service de navettes maritimes en Martinique, sous astreinte de 5 000€ par jour de retard. C’est la première fois qu’une entreprise de transport est légalement contrainte de respecter ses engagements. L’association de défense des usagers de transport de Martinique (AUTM) a réagi après cette information : “Le juge des référés a rendu une ordonnance favorable à la demande des associations d’usagers et a condamné la société Blue Lines à reprendre les rotations dès le 9 mai, sous astreinte de 5 000 € par jour. Cette décision est historique, elle constitue un précédent en consacrant les droits des usagers à être informés, à demander des comptes sur les services de transport, et surtout, à ne plus être méprisés comme cela a été le cas depuis des années.”
Le juge a également condamné l’entreprise au remboursement de 2 000 euros de frais de justice des associations d’usagers. 

Toutefois, le 9 mai, les bateaux n’ont pas repris du service, car sur les 7 bateaux, aucun ne peut naviguer selon les représentants de Blue Lines. Selon Tony Léger, le patron de la société Blue Lines, pour l’un des bateaux, c’est le tableau de bord qui est en réfection, deux autres ont un problème de cache courroies. Les pots d’échappement ont également été changés sur une embarcation. Enfin, sur d’autres, deux moteurs sont à refaire, pour environ 200 mille euros. 

Un état des bateaux déplorable 

Martinique Transport a tenté de trouver une solution pour les usagers de ces navettes en mettant en place un service de substitution avec des bus qui assurent la liaison entre Fort-de-France et la ville des Trois-Ilets.
Selon l’AUTM, une réunion a eu lieu entre Martinique Transport et les usagers. En conclusion, plusieurs informations ont été communiquées par le satellite de la CTM :

  • L’état des bateaux actuels ne permettrait pas une reprise des rotations avant fin mai au mieux. 
  • Trois bateaux neufs sont en cours de commande, avec une livraison prévue pour fin 2027. 
  • Une recherche est en cours pour l’acquisition de deux bateaux d’occasion, sans visibilité à ce stade (deux propositions ont déjà été écartées, le marché de l’occasion étant très restreint). 
  • Mise en place d’un bus de substitution à la Pointe du Bout. 
  • Travaux de sécurisation du ponton de l’Anse à l’Âne pour éviter les plongeons lors de l’arrivée des bateaux. 
  • Sécurisation du ponton de la Pointe Simon. 
  • Installation de chéneaux à l’Anse à l’Âne et à l’Anse Mitan. 

Tout cela était connu des parties au moment de la passation de délégation de service public. 

Impasse dans les négociations pour les salariés de TRANSGLO

Malgré un échange le mercredi 7 avec la Direction Départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), les chauffeurs de la société Transaglo n’ont pas mis un terme à la mobilisation débutée le 11 avril. Les neuf lignes de la compagnie sont à l’arrêt et 34 chauffeurs sur 38 sont en grève. Transaglo dessert Fort-de-France, Saint-Joseph ou encore le Lamentin. Pour rappel, les grévistes souhaitent une augmentation de 100 euros nets mensuels et le versement d’un 13e mois. Le 5 mai, l’autorité organisatrice du transport sur le territoire martiniquais Martinique Transport, a publié un communiqué pour affirmer sa position : “S’il convient de respecter le droit de grève des salariés de l’entreprise TRANSAGLO, MARTINIQUE TRANSPORT dénonce fermement cette situation qui obère les possibilités de déplacement des usagers et singulièrement celles des élèves et étudiants dans une période d’examens.

Pour mémoire, MARTINIQUE TRANSPORT a conclu en 2020 un marché à bons de commande avec l’entreprise TRANSAGLO pour l’exploitation de 9 lignes sur les 63 qui constituent le réseau centre ; marché comportant des prix fixés et se terminant en août 2025.
Le Président de MARTINIQUE TRANSPORT, Arnaud RENE-CORAIL, a rencontré les deux parties qui sont pleinement informées du contexte juridique et financier contraint dans lequel l’exploitation des lignes bus du réseau centre s’effectue aujourd’hui et ce jusqu’à septembre 2025, date à laquelle un contrat de délégation de service public prendra le relais des actuels marchés pour la gestion de ce réseau.

En conséquence, la demande principale relative à la transformation de primes semestrielles en un 13ᵉ mois devra être considérée au regard de la masse salariale induite dans la prochaine convention de concession.”

L’opération molokoy du 6 mai a causé d’importants embouteillages

Le 6 mai, une opération “molokoy” organisée par la CGTM a eu lieu en direction de Fort-de-France. Les militants se sont rendus à l’Etang Z’Abricot pour rejoindre les chauffeurs mobilisés au centre technique de la Trompeuse. Le 6 mai, une opération “molokoy” organisée par la CGTM a eu lieu en direction de Fort-de-France. Les militants se sont rendus à l’Etang Z’Abricot pour rejoindre les chauffeurs mobilisés au centre technique de la Trompeuse. Le dirigeant a déjà donné son accord sur l’augmentation de 100€. 
Les syndicats de la CGTM ont communiqué un message de soutien aux travailleurs de Transaglo. Tout d’abord, le syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles de Martinique : “Nous, Syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles, considérons que leur combat pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de leur rémunération est juste. Aussi, nous mettons en garde la direction de l’entreprise, qui temporise et refuse ainsi d’engager une véritable négociation pour aller vers une sortie du conflit. Cette attitude de l’employeur relève du mépris face aux droits légitimes des chauffeurs en lutte.” 
La CGTM-Chambre Syndicale de l’Energie de la Martinique (CGTM-CSEM) soutient également les travailleurs de Transaglo : “L’actualité est encore marquée par des faits de non-respect des personnes qui produisent la richesse […] La CSEM-CGTM est solidaire du combat initié par ces travailleurs et restera très attentive au traitement de ces deux revendications somme toutes légitimes au regard des conditions dans lesquelles ils travaillent. La CSEM-CGTM vous demande également d’activer les leviers à votre main afin de faire entendre raison au gérant de cette société afin qu’il apporte une réponse entendable à ces travailleurs.” 
Il est clair que Martinique transport doit prendre une initiative pour résoudre ce conflit. Les usagers sont toujours pénalisés.

J-PM (09/05/2025) 

 

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