Mardi 16 janvier 2024, la Confédération Générale du Travail de la Martinique (CGTM) a organisé une conférence de rentrée 2024 à la Maison des Syndicats.
Cette conférence a réuni les différents délégués syndicaux re- présentant cette organisation ouvrière dans les différents sec- teurs où elle se trouve implantée comme la Santé, l’agriculture, l’éducation, le commerce, les collectivités territoriales.
L’ordre du jour concernait le bilan des luttes de l’année 2023 et les rendez-vous de l’année 2024 face à la situation sociale et économique de plus en plus dégradée mais aussi à la lumière des annonces de Macron lors de ses récents vœux. … “Même si la situation est difficile, nous ne sommes pas là pour subir les attaques du gouvernement. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a fait comprendre que des mauvais coups sont en pré- paration et il a clairement fait comprendre qu’il n’a pas l’inten- tion de reculer. Nous non plus, nous n’allons pas céder du terrain”, nous informe le secrétaire général du syndicat Gabriel Jean- Marie. Selon lui, l’année 2023 n’a pas été une bonne année pour le mouvement syndical. “Sur la question de la retraite, le gouvernement a remporté le morceau, il y a eu cette attaque sur l’assurance chômage et puis plus récemment, cette loi immigration où on a vu le gouvernement se calquer sur l’extrême droite. C’est une chose que nous ne pouvons pas accepter.”
Pour l’année 2024, le combat se poursuivra notamment sur la question primordiale des salaires, l’augmentation des prix, les superprofits des multinationales. “Il nous faut exiger des salaires en augmentation, des allocations en augmentation… Il nous faut vivre et pas survivre”, a conclu Gabriel Jean-Marie.
En ce début d’année, la CGTM doit traiter quelques dossiers prioritaires comme ceux concernant les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ou les augmentations de salaires. “Je de- mande aux travailleurs de se mobiliser, de ne pas subir. C’est nous qui faisons tourner la société, il n’y a donc pas de raison pour que ceux qui produisent des richesses soient les mal-servis. Battons- nous”
G. Calveyrac : “Il faut rapprocher la population et la convaincre !”
Agé de 33 ans, Gaëtan Calveyrac, délégué syndical CGTM à la SOFRIMA, est fraîchement arrivé dans le milieu du syndica- lisme. Participer à cette réunion était l’occasion pour lui de se rapprocher du monde du travail et de s’informer sur les reven- dications des autres secteurs qui toutes concernent principale- ment les salaires et les conditions de travail :“Quelle que soit le secteur privé ou public, les revendications concernant une revalo- risation salariale reviennent. Mais aussi celles concernant les conditions de travail. Il ne faut pas oublier que les conditions de travail améliorent le mental d’un salarié”, a-t-il souligné. Il a aussi mis l’accent sur nécessité de prendre en compte les aspects humains du travail. La non prise en compte de cette exigence “empêche une meilleure communication lors des revendications […] Le travail qu’il y a à faire, c’est de rapprocher la population [du monde syndical] et la convaincre de se mobiliser. Comment peut-on le faire ? C’est en échangeant dans les familles, en expliquant le pourquoi du comment…”
P. Genot : “L’éducation est attaquée par le gouvernement”
Gaëtan Calveyrac et Pascale GenotProfesseure des écoles dans le Nord de la Martinique, Pascale Genot est co-secrétaire de la CGTM-Education. Elle a dénoncé les nombreuses attaques du gouvernement dans le domaine de l’éducation. Elle évoque une volonté de privatiser certains de ses secteurs avec comme conséquence le creusement des iné- galités sociales. “Quand l’Etat ne s’occupe pas des problèmes de fond, sans donner des moyens pour que l’éducation puisse fonc- tionner réellement, mais préfère s’attarder sur des problèmes d’ab- baya, il ne favorise pas une éducation de qualité [… ] Ce qu’on demande de plus en plus aux enseignants, c’est d’avoir des résul- tats comme si nous étions des entreprises. Les enfants ne sont pas des numéros, ils ne sont pas des marchandises.”Elle a rappelé que “L’enfant arrive avec une histoire, un bagage social. Si la famille est dans la pauvreté, l’enfant n’a pas tous les outils car les parents sont préoccupés par la survie.”
Elle dénonce également des attaques répétées contre ceux qui se sont engagés dans le syndicalisme : “Lorsque les enseignants montrent qu’ils ne sont pas d’accord, on les déplace. Il y a main- tenant la nécessite de service, dès qu’elle est évoquée, on envoie les enseignants à droite et à gauche […] On a 5 collègues qui ont fait une demande de formation syndicale au 29 janvier, ces 5 collègues ont vu leur demande être refusée. Pourtant, la formation est un droit. On a droit à 12 jours de formation par an”, rappelle-t-elle. Dans la foulée de sa conférence de rentrée, la CGTM entend s’engager dans la bataille pour l’augmentation des salaires. Pour elle, aucune pension et aucune allocation ne devraient être inférieures à 2 000 € nets. C’est la raison pour laquelle elle exige 500€ nets d’augmentation pour les bas salaires.
J-PM (19/01/2024)