Cadeau de Nwèl : Un congrès pour sortir le pays de la crise

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Le terrible cyclone Chido qui a frappé Mayotte a montré que quand arrive la catastrophe naturelle, le malheur est encore plus abominable si le territoire est déjà affecté par un sous-développement intense. Les mahorais sont frappés à la fois par le déchainement des éléments naturels mais aussi par les effets du colonialisme français qui les a maintenus dans la misère.
Et ce ne serait que justice que ce pays soit reconstruit et construit par une intervention massive de lʼEtat au travers dʼune “loi spéciale” et aussi par la solidarité internationale.
Nous appelons les Martiniquais qui peuvent subir des calamités naturelles multiples à y participer généreusement.
Pourtant la situation du pays Martinique est difficile. On apprend par lʼInstitut dʼémission des DOM que le ralentissement économique du début 2024 se poursuit au moment même où la France découvre lʼampleur de ses déficits publics et de sa dette et oscille vers la récession au début de 2025. Une France confrontée à une crise à la fois politique, économique et institutionnelle. Elle est à ce jour 23/12/2024 à la recherche dʼun budget 2025.
Or, nous nʼignorons pas que le système néo-colonial a réduit les pays dits dʼoutre-mer à une extrême dépendance des transferts financiers de lʼEtat, en particulier en matière sociale. Et le vieillissement accéléré et le dépeuplement de notre pays augmentent particulièrement sa vulnérabilité. Les collectivités locales sont contraintes de venir au secours de compatriotes de plus en plus nombreux cernés par la pauvreté.
Une des conséquences de cet appauvrissement est que nombre dʼimpôts locaux qui doivent alimentent le budget de la CTM seront en baisse en 2025 alors que lʼÉtat restreindra ses contributions.
Le budget primitif 2025 de la collectivité territoriale de Martinique vient dʼêtre adopté en recul et il ne maintient un certain niveau dʼinvestissements (en baisse) que par un nouvel accroissement de la dette et de son poids de remboursement dans les charges budgétaires. Cʼest un cercle vicieux redoutable où la baisse des investissements augmente la pauvreté et où la pauvreté réduit les ressources pour investir.
Mais ce budget également subit la baisse des dotations de lʼEtat, lʼabsence de compensation suffisante par ce dernier des dépenses sociales obligatoires croissantes (RSA, APA, PCH, etc).
La crise de la vie chère a abouti à des “engagements” de la CTM, de lʼEtat et de certains acteurs économiques. Nous avons pris connaissance du rappel à ce sujet adressé par le président du conseil exécutif au nouveau Premier ministre François Bayrou. Et nous relevons que le groupe GBH, conscient de lʼinflammabilité du contexte social, a décidé dʼappliquer certaines des mesures de baisse par anticipation au 1er janvier 2025. Cʼest le moins.
Une majorité dʼélus territoriaux a enfin compris quʼau-delà de mesures dʼurgence indispensables pour répondre à la crise de la vie chère, la véritable question réside dans les inégalités sociales et de revenus considérables découlant de notre mal-développement provoquant la colère des citoyens. Au bout du compte, cʼest notre modèle de développement quʼil convient de refonder.

Il avait été demandé dans cette optique au gouvernement Barnier une “loi d’orientation et de programmation” économique et sociale dont il avait, semble-t-il, accepté le principe. Bayrou va-t-il reprendre cette idée ?
La récente plénière de la CTM a décidé de convoquer un congrès pour le 28 février 2025 où il sera question dʼélaborer un projet pour notre pays.
Cʼest une occasion à saisir pour confronter les analyses et faire ce que certains ont appelé “un congrès de rupture”.
Rupture avec un système qui est épuisé et à bout de souffle. Pour notre part, au PCM nous préconisons de reprendre lʼesprit de la Convention du Morne-Rouge pour lʼAutonomie de 1971.
Dans les conditions actuelles, bien entendu.
Ce congrès voté par nos élus est un vrai cadeau de NWèl que nous devons faire fructifier.

Michel Branchi
23/12/2024

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